Avec Oshimen, les Super Eagles sont prêts à voler plus haut dans les nuages Ivoiriens. Fort de ses 15 podiums en 19 participations, le Nigeria tentera de décocher son 4e sacre à Abidjan où il avait perdu sa deuxième finale, en 1984, en Coupe d’Afrique des Nations.
Le Nigeria et la CAN, la belle histoire d’amour
La première participation à une Coupe d’Afrique des Nations du Nigeria remonte à 1963, c’était au Ghana. Depuis, le pays en a disputé 19 éditions pour trois victoires en 1980, à la maison, en 1994 en Tunisie et 2013 en Afrique du Sud. L’histoire entre le Nigeria et la Coupe d’Afrique des Nations est passionnante. Leurs rencontres se sont toujours étirées en moyenne jusqu’en demi-finale. Derrière la patronne de cette compétition, l’Egypte avec ses 7 titres et ses 16 podiums, le Nigeria a fait 15 podiums sur les 19 fois où il s’est invité à la fête. Mais ce qui est plus frappant, c’est que le Nigeria est devenu un spécialiste de la 3e place. Sur ses 15 podiums, il a fini 8 fois 3e (1976, 1978, 1992, 2002, 2004, 2006, 2010 et 2019), en se donnant très souvent le luxe d’éliminer directement le champion en titre ou être à l’origine de son élimination prématurée : le Zaïre en 1976, le Ghana en 1984, l’Egypte en 1988, la Côte d’Ivoire en 1994, le Cameroun en 2004, la Tunisie en 2006, la Zambie en 2013 et enfin le Cameroun en 2019. Le Sénégal, champion en titre est donc prévenu.
C’est pratiquement chez elle que le Nigeria va disputer sa 20e CAN. En Côte d’Ivoire, pays frère de l’Afrique de l’Ouest, le pays le plus peuplé d’Afrique y compte de nombreux ressortissants qui seront là pour le pousser à la victoire finale. Il y a 40 ans, en 1984, les Supers Eagles avait échoué en finale, au stade Félix Houphouët-Boigny face au Cameroun de Roger Milla.
Victor Oshimen, et maintenant la récompense collective ?
Le Nigeria avait habitué la CAN à lui apporter de grands joueurs et surtout de buteurs à chaque fois qu’il était invité : Lawal, Nwanko Kanu, Daniel Amockachi, Rachidi Yekini, Obafemi Martins. Mais sur ces dernières éditions, même lors de son dernier sacre en Afrique du Sud, il lui manquait ce grand attaquant. Mais, pour cette édition en terre Ivoirienne, le Nigeria arrivera avec dans son effectif, le meilleur joueur Africain du moment. En fin d’année dernière, Vitor Oshimen a décroché le ballon Africain 2023. Une récompense individuelle qu’il aimerait ajouter à une récompense collective en permettant à son pays de remporter la CAN pour la 4e fois, lui qui a déjà remporté la coupe du monde des moins de 17 ans en 2015 et la CAN des moins de 23 ans la même année. C’est certainement le cœur meurtri qu’il avait assisté depuis Naples à la CAN au Cameroun en 2022, en raison d’une blessure. L’attaquant de 25 ans qui n’avait disputé que 45 minutes en 2019 disputera ainsi sa 2e CAN. Il a déjà donné le ton de ce que subira les défenses adverses en inscrivant 10 buts lors des éliminatoires.
Une équipe déséquilibrée
Si le sélectionneur José Vitor Peseiro (63 ans) arrivé en mai 2022 s’était permis de laisser à Nice un garçon comme Terem Moffi, avant de finalement le rappeler en raison du forfait de Victor Boniface, cela dénote de l’armada offensive dont il dispose. Le Portugais a dans sa liste de 27 joueurs 8 attaquants de très haut niveau : Oshimen (Naples), Chukwueze (AC Milan), Terem Moffi (OGC Nice), Iheanacho (Leicester City), Sadiq (Real Sociedad), Moses (Nantes), Lookman (Atalanta) et le vétéran Ahmed Musa (Sivasspor). Une ligne offensive impressionnante qui donne des frayeurs aux adversaires, mais qui contraste avec les autres secteurs notamment au niveau de la cage où les trois sélectionnés (deux évoluent au Nigeria) ne sont pas des références du poste. Même si au milieu du terrain, nous avons des garçons comme Wilfried Ndidi qui est sorti sur blessure en amical ce lundi face à la Guinée (0-2) et Alex Iwobi, cela semble insuffisant pour pour ne pas apercevoir le déséquilibre de cet effectif. Ce qui ne fait d’ailleurs pas du Nigeria un grand favori de cette compétition aux yeux de plusieurs spécialistes.
Les supporters des Aigles Verts pourront répondre que c’est avec cet effectif déséquilibré que le 42e au classement FIFA a terminé en tête du groupe A lors des éliminatoires avec 15 points + 18, devant la Guinée-Bissau (12 points).
De belles retrouvailles avec les Ivoiriens
La Côte d’Ivoire, pays hôte, devra donc se méfier de cette équipe et surtout de son attaque dans le groupe A où ils se retrouveront. Sur les dernières CAN, les deux nations se rencontrées à trois reprises. En 2006, les Éléphants avaient éliminé le Nigeria (1-0) en demi-finale, avant de le battre lors du premier match de poule à la CAN suivante. Obi Mikel et ses partenaires d’alors prirent leur revanche en 2013 en sortant Drogba et ses amis en quart de finale. Le 18 janvier, ça sera donc une finale avant l’heure entre Éléphants et Supers Eagles. Mais avant la Côte d’Ivoire, les vert et blanc affronteront la Guinée Équatoriale le 14 janvier (14h00). Ils livreront leur dernier match de poule contre la Guinée-Bissau le 22 janvier (17h00).