Pour l’une de ces rares interventions, Souleymane Coulibaly, s’est confié longuement au cours de notre rubrique Petit Poto Live. Le footballeur a parlé de sa traversée du désert, sa carrière, son présent, ses objectifs.
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Révélé en 2011, après avoir fini meilleur buteur de la coupe du monde U17 au Mexique, l’attaquant est revenu sur cette édition où la sélection avait les moyens pour faire plus qu’un huitième de finale, éliminée par la France : « Si au début de l’édition, on ne croyait pas arriver au bout, je pense qu’on avait le potentiel pour faire plus car l’équipe était très forte. Maintenant, dans le collectif, il y a eu cet épisode avec les jalousies où chacun voulait briller et a oublié l’esprit d’équipe. Mon cas, par exemple, Souleymane, lui, n’a pas fait les éliminatoires en Afrique et lui arrive juste au mondial et c’est lui qui ne fait que marquer, briller devant tous les anciens. Dans ce cas, on ne lui fait plus la passe au bon moment, chacun joue soliste et fait son show. Résultat, éliminé alors que la France n’était pas meilleur que nous. »
Après avoir marqué les esprits, Souleymane arrivé en Italie à l’âge de 13 ans, qui n’était pas encore majeur fut la convoitise de plusieurs clubs dans le monde entier et c’est finalement en Angleterre où il vit depuis 11 ans qu’il s’est installé : « Après la compétition, j’ai été sollicité par plusieurs clubs et un fait marquant, je n’étais pas encore naturalisé italien. J’ai même été au Real Madrid où j’ai fait le tour du Santiago Bernabéu mais je ne sais pour quelles raisons, les agents ne se sont pas attendus. C’est après ce retour à la maison en Italie que Tottenham est venu me chercher où j’ai passé de merveilleuses années. Mon seul regret dans ma carrière, c’est de n’avoir pas redonné au public des Hotspurs, tout ce qu’il m’a donné comme amour car je n’ai pas joué une saison pleine en équipe A au cours de mes années de 2011 à 2015. »
Un passage à Tottenham, le club qui lui a offert son 1er contrat professionnel qu’il nous raconte : « A Tottenham, j’ai joué un premier match en professionnel avec le numéro 52. J’ai passé 4 années au club à jouer en équipe de jeunes des U18 à U21 mais je me suis entraîné tout au long de cette période avec l’équipe première quel que soit les coachs : Harry Redknapp, André Villas Boas, Mauricio Pochettino. Pendant cette période, j’ai aussi fait des prêts en Italie dans des clubs de Serie B. Au moment où je devais partir en tournée de pré-saison avec l’équipe première aux Etats-Unis, je suis venu en vacances au pays avec ma famille et je suis tombé malade. On ne va pas en dire plus car vous savez l’histoire et il faut toujours protéger sa famille. J’ai fait près d’un an loin du football et je suis revenu et j’ai continué loin de Londres. »
Une carrière riche en clubs qui a conduit Souleymane dans 12 clubs répartis dans 7 pays. « De tous mes clubs, celui où j’ai appris et gagné en expérience, c’est à Al Ahly en Egypte. Je débarque en Afrique pour la 1ère fois de ma carrière, le club m’achète à un million d’Euro. A mon arrivée au club, je vois mon passeport confisqué, je ne comprends pas le mode de fonctionnement, je quitte le club unilatéralement, la FIFA me sanctionne financièrement et je suis interdit de jouer pendant 6 mois. A partir de là, je comprends comment cela fonctionne et après je fais ma « petite » carrière dans les clubs Arabes : Etoile du Sahel en Tunisie, ES Setif en Algérie. » Concernant, ceux qui disent qu’il est fou, c’est pour cela qu’il ne dure pas dans les clubs, il répond : « Je ne dure pas dans les clubs principalement pour des raisons financières. Quand tu as de l’expérience et que tu connais ta valeur, tu refuses qu’on baisse ton salaire et tu vas ailleurs car à cet âge, tu penses à construire l’avenir pour la famille. »
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10 ans après ses débuts tonitruants, Souleymane a enfin goûté à la sélection A en 2021 : « J’ai été contacté par le sélectionneur Patrice Beaumelle qui m’a demandé de venir en remplacement de Sébastien Haller, qui était atteint de Covid-19. Je fus surpris de cet appel car c’est presqu’impossible d’être appelé en sélection quand tu évolues sur le continent. Tout s’est bien passé car je connaissais la majorité des joueurs et il y a des grand-frères comme Gervinho et Serey Dié. J’ai même failli entrer en jeu, ce qui était pour moi, une manière de remercier le peuple Ivoirien qui m’a toujours soutenu mais au final avec nos histoires internes, je n’ai pas joué de minutes. Nous avons qualifié le pays et ensuite je n’ai pas été dans la liste pour la CAN au Cameroun en janvier 2022 car j’ai encore été suspendu par la FIFA 6 mois. Cette fois, j’étais la victime collatérale d’un non-respect de l’engagement financier d’ES Sahel envers Al Ahly…Ensuite, j’ai tenté de revenir dans un pays Arabe pour me donner une autre chance mais cela ne s’est pas fait. »
A 31 ans, l’attaquant qui évolue actuellement à Pickering Town en Angleterre a des idées sur son avenir. « Je joue actuellement dans un championnat semi-professionnel mais j’ai un contrat professionnel avec mon club. J’ai décidé de rentrer et d’être proche de ma famille car ça fait près de 12 ans que je suis tout le temps parti. Ma priorité est d’évoluer dans les environs mais on verra bien…Concernant, le pays, un club m’a contacté en début de saison, mais les conditions d’entraînement n’étaient pas réunies pour faire un retour au pays. Il faut revenir dans de bonnes conditions et si un club m’offre cela, comme à l’ASEC Mimosas que j’ai visité pendant mon passage en sélection, c’est possible. »