Tournoi de détection YES WE CAN / Mohamed El Kharraze : « Le niveau général est bon de la part des équipes »

Par Guy Jaures

L’un des recruteurs étrangers invités par ELIFA pour la première édition du tournoi détection YES WE CAN, Mohamed El Kharraze, a accepté de nous accorder quelques minutes. Dans ce court entretien, le Directeur Sportif du Havre AC nous a expliqué ce qui l’a motivé à s’associer à ce projet.

 

LKS : Bonsoir monsieur Mohamed EL Kharraze

Mohamed El Kharraze : Bonsoir monsieur

LKS : Comment ce projet vous a été présenté et pourquoi l’avez-vous accepté ?

Mohamed El Kharraze : Alors l’histoire elle débute avec la visite d’ Emerse Faé, qui vient voir Mohamed Koné qui est chez nous (au Havre AC), un enfant qui est parti d’ici et qui réussit bien chez nous. Du coup, il a été accompagné avec sa femme, Liliane, qui nous a expliqué le projet, à Mathieu Bodmer notre Directeur Sportif et moi-même, Directeur Sportif Adjoint et coordonnateur du recrutement pour le club, à la fois chez les professionnels, les filles et les garçons. Et comme je venais à Abidjan pour voir la Coupe d’Afrique des Nations, du coup j’en profite pour voir les matins les tournois de jeunes, donc c’est avec grand plaisir que j’ai dit à Liliane que je participerais à cette première édition du tournoi YES WE CAN.

LKS : Alors vous aviez assisté à ce tournoi, globalement êtes-vous satisfait du niveau des jeunes que vous avez vu à l’œuvre ?

Mohamed El Kharraze : Le niveau général est bon de la part des équipes, il y a très peu de matchs où je me suis ennuyé. Il y a un joueur qui a retenu mon attention et voir même un deuxième. Nous avons l’habitude de dire que quand on fait du recrutement et qu’on voit un joueur, c’est déjà bon.

LKS : Les deux sont-ils assurés d’effectuer un essai au Havre dans les jours à venir ?

Mohamed El Kharraze : Au moins un, qu’on invitera sur un stage d’évaluation au sein de notre centre de formation. Ce qui lui permettra aussi de découvrir notre ville, notre club, notre centre de formation, et voir si les choses sont possibles demain.

LKS : Quel est le secret du Havre AC qui sort à chaque fois de grands joueurs, parmi lesquels on retrouve Paul Pogba, Benjamin Mendy, Ryad Marhez….?

Mohamed El Kharraze : Historiquement, culturellement, l’ADN du club c’est un club formateur. À partir du moment où on a l’ambition, cette volonté de former ces joueurs de haut niveau, à force d’y travailler l’histoire veut que cela marche donc cela marche. Donc il y a un vrai savoir-faire, une vraie expertise là-dessus. Avant la formation, il y a d’abord une vraie expertise sur la détection et le recrutement de jeunes joueurs à fort potentiel. La clé de la réussite, c’est celle là. Je crois aussi que Le Havre AC est un club qui est bien veillant à l’égard des jeunes joueurs et qui leur donne la chance, l’opportunité de pouvoir jouer très jeune.

Si vous avez suivi l’équipe qui joue en Ligue 1 cette saison, le capitaine Arouna Sanglante (22 ans) a été formé au club, un joueur qui est arrivé à 15 ans. Donc, nous n’avons pas peur de mettre un jeune comme ça alors qu’ il y a Daler Kouziäev (30 ans) qui a été capitaine de la Russie, il a fait la coupe du monde 2018 et deux Euro. Il y a Abdoulaye Touré qui fait la CAN, qui a 60 matchs de Ligue 1, capitaine 8 fois, quasiment sur sa carrière à Nantes, et il y a aussi d’autres jeunes. Peut-être aussi que Le Havre AC par rapport à d’autres clubs, en plus de bien détecter, de bien former, il prend entre guillemets le pari de la jeunesse et du coup il n’hésite pas à lancer les jeunes très tôt quand ils ont le talent et ils le méritent. Et c’est le cas.

LKS : A quand un véritable partenariat entre Le Havre et un club Ivoirien comme on le voit ailleurs notamment au Sénégal ?

Mohamed El Kharraze : Ce n’est pas notre stratégie. Dans le cadre de notre politique sportive, nous sommes ouvert sur le monde, nous travaillons avec tout le monde, et si il peut y avoir entre guillemets des collaborations éphémères le temps d’un projet sur un jeune, nous le faisons. C’est ce que j’ai expliqué aux organisateurs. Cela évite à tout un chacun de s’enfermer dans un projet alors que le monde d’aujourd’hui il est ouvert, il est internationalisé.

LKS : Votre regard sur l’évolution du football Africain en général et en particulier le football Ivoirien.

Mohamed El Kharraze : Déjà quelque chose qui me plait beaucoup, je félicite le Colonel Koné, Liliane et Abdoulaye Méïté, sur la qualité de l’organisation du tournoi. Ce n’est pas toujours évident quand on vient en Afrique sur les tournois de jeunes. Je veux également féliciter l’ensemble des Académies qui ont participé à cette première édition. Les jeunes étaient ponctuels, très motivés et très sérieux, les arbitres la même chose. Tous les organisateurs autour du projet ont été très très bons pour ne pas dire excellents. Je trouve que l’évolution et le développement il est là, quand on a compris qu’il fallait faire des choses et s’investir et que tôt ou tard, le retour sur investissement ils l’auront, la réussite elle est à portée de main.

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