La Côte d’Ivoire s’est imposée (3-1), ce vendredi, face aux Comores. Dans leurs analyses d’après-match, en conférence de presse, il faut retenir que du positif pour Gasset, tandis que son homologue Comorien a dit avoir retenu une leçon de vie sur ce match.

 

Pour la deuxième fois de l’histoire, la Côte d’Ivoire et les Comores s’affrontaient ce vendredi 24 mars. Un match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2023 que les ivoiriens ont remporté sans coup férir. Si pour les Comoriens le match revêt d’une importance capitale car sa prochaine participation à la fête du football passe par là, c’est tout le contraire de la Côte d’Ivoire qui profite de ce cadre pour préparer la compétition qu’elle accueillera dans dix mois. Objectifs donc opposés pour les deux nations. Après le coup de sifflet final d’un match que la Côte d’Ivoire a dominé à tous les niveaux, les deux sélectionneurs ont donné leurs analyses lors de la traditionnelle conférence de presse d’après-match.

Jean-Louis Gasset (sélectionneur de la Côte d’Ivoire) : ” Moi je suis positif.’

La première chose à retenir de son analyse, c’est que le patron du banc des éléphants n’a retenu que du positif sur la prestation de son équipe : ” Moi je suis positif. On a eu le ballon 70% du temps, techniquement on était bien, on a eu des occasions, on a débordé, on a centré, on a marqué trois buts, les trois attaquants ont marqué. Il a beaucoup plus de positif que d’imperfections sur ce match.” Les quelques imperfections se régleront donc au fil du temps. Car bien évidemment, les imperfections il y’ en a eu comme sur la perte de balle de Singo Wilfried qui a coûté la réduction du score. Le latéral du Torino avait remplacé juste avant le début de la seconde période le capitaine Serge Aurier, blessé avant le retour aux vestiaires. Une sortie, ajoutée à celle de Bailly qui a rajeuni la défense et lui a enlevé une dose d’expérience. ” Aurier a ressenti une gêne derrière la cuisse sur la dernière action avant la mi-temps. On a donc pas pris de risque pour la deuxième mi-temps. On va surement passer des tests pour voir si ce n’est pas grave.” Souligne Gasset, avant d’ajouter que l’erreur de concentration de sa jeune garde après la sortie de Bailly et la blessure de son capitaine sont les deux points négatifs de la soirée.

Pour la CAN 2023, l’ancien entraîneur adjoint de l’équipe de France a encore précisé que son groupe est en construction. Il demande tolérance pour ses jeunes joueurs qui ont également la pression de l’événement à venir dans moins d’un an. ” C’est avec de telles prestations qu’on monte en régime. La compétition est dans 10 mois, on sera prêt.” Au-delà de tout, coach Gasset veut un groupe qui ne sera pas infecté par les égos : ” Tous veulent passer ici avant la liste de janvier 2024, il faut donc voir tout le monde dans les mêmes conditions. Après avec les différents statuts, l’ égo de la personne pour que le groupe vive bien quand on fait des changements, on le renforce au lieu de l’affaiblir.” a-t-il souligné. Jean-Louis Gasset prépare les éléphants pour la conquête d’une troisième étoile avec un schéma de jeu très précis : la possession pour son équipe. Il l’a encore réaffirmé : ” Moi j’aime avoir le ballon. Un grand entraîneur a dit que quand on a le ballon, les autres font de l’athlétisme, c’est la vérité. Donc si on les fait courir c’est bien. Mais on ne va pas jouer que quand on a le ballon. Aujourd’hui, mes joueurs l’ont démontré à la perte de la balle ou quand on avait le ballon. 

 

 

Pour son vice-capitaine, Max Alain Gradel présent à ses côtés, il s’est simplement dit heureux de cette victoire et de la prestation des jeunes : ” On est très content pour cette victoire. Ça montre que le groupe vit bien et que les jeunes se sont bien intégrés au groupe, on l’a vu ce soir avec les changements. On est très content de leur apport.” Heureux également de revenir à Bouaké, cinq après : ” On est toujours heureux de venir jouer à Bouaké. A chaque fois qu’on joue ici, la population nous encourage, l’ambiance était magnifique. C’est important de sentir le peuple derrière nous.” Le soutien du peuple sera encore là, mais de loin cette fois pour le match retour prévu ce mardi. Pour le ” tueur de lion ” la plupart d’entre eux ont l’habitude d’enchaîner les matchs en club. Il faut donc aller confirmer cette victoire aux Comores pour engranger la confiance. Car la meilleure manière de gagner en confiance c’est de gagner.

Younes Zerdouk (sélectionneur des Comores) ” Ce soir, c’est une leçon de vie que j’ai apprise.”

 

 

Pour sa part, le sélectionneur Comorien s’est voulu réaliste. Son équipe était face à plus forte qu’elle, comme il l’avait déjà annoncé en conférence d’avant match : ” On a fait deux mi-temps complètement différentes. A la première, on a décidé de laisser le ballon à la Côte d’Ivoire pour plusieurs raisons. On avait un plan à respecter. En deuxième période, on est parti sur de meilleures bases en défendant mieux et en ressortant proprement le ballon. Mais ce soir le niveau était très élevé. Je me suis régalé. On a eu des occasions, les mêmes que la Côte d’Ivoire a eu pour marquer ses buts, on les a manqué parce qu’on a pas les attaquants que l’adversaire a. C’est une leçon de vie que j’ai apprise ce soir. Mais on a progressé, on ne faisait pas pareille avant. La Côte d’Ivoire a ses meilleurs joueurs qui ont du temps de jeu, nous nos meilleurs joueurs manquent de temps de jeu, c’est aussi ça la différence. De ce que j’ai vu ce soir, la Côte d’Ivoire part favorite pour la CAN à venir.”
Pour le match retour, à Maluzine où aucune grande nation du continent ne s’est jamais imposée, le technicien Franco-marocain croit non seulement à une victoire face aux éléphants mais également à la qualification : ” A domicile, avec le soutien de notre public qui viendra chanter, on va hausser notre niveau de jeu. Il reste 3 matchs pour 9 points à prendre, on n’est pas encore mort. On sera chez nous, au retour. Une anecdote. Pour se qualifier au Cameroun lors de la précédente CAN, on avait 2 points en 4 matchs, là on a 3 points après 3 matchs. On a mieux qu’avant, on croit toujours en nos chances.” Les éléphants sont donc prévenus.