Personne ne peut éviter le sujet, et ça se comprend. Dans sa chronique sur www.rugbyrama.fr, Bakary Meïté lance la Coupe du monde 2023 à sa manière, avec ses mots. Alors comme l’écrit l’ancien troisième ligne du Stade français, que la fête soit belle !
Here. They. Are. 🇫🇷
The men tasked with delivering a huge home performance!#FRAvNZL | #RWC2023 | @FranceRugby pic.twitter.com/opHZW5yBAx
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 6, 2023
Il y a 16 ans jour pour jour, débutait la première coupe du monde de rugby organisée sur le sol français. La 6eme de l’histoire. Dans le sillage de France 98, le pays a voulu montrer que la déception de Paris 2008 était digérée. Le pari est réussi. Quant aux résultats de l’équipe de France, nous ne nous y attarderons pas dans cette chronique. Car ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est notre Coupe du monde. Celle qui commence ce vendredi. Vous aurez d’ailleurs remarqué comment personne ne fait référence à 2007. Comme si cette Coupe du monde 2023 était une grande première pour la France. Une des raisons de ce déni, le niveau actuel de notre équipe de rugby.
Elle nous enchante. Elle nous charme. Elle nous enivre. Elle fédère autour d’elle. Par son niveau de jeu d’abord. Depuis 4 ans, on l’a vu monter en puissance, battre tout le monde et remporter un grand chelem. Par son environnement ensuite. Le capitaine nommé s’est grièvement blessé et est revenu plus fort. Alors que son remplaçant, qui a gardé le brassard, a tout bonnement été élu meilleur joueur du monde. Tout roule. Le moral est au beau-fixe. Et même quand le chemin vers cette Coupe du monde est lardé par les blessures, l’équipe de France continue de gagner et ne se laisse pas abattre. Même les facéties du sélectionneur en conférence de presse n’émeuvent plus personne.
J’ai eu la chance de voir nos Bleus face aux Fidji, à Nantes dans un stade de La Beaujoire incandescent. A la suite d’un conciliabule que j’ai eu avec Sekou Macalou après le coup de sifflet final, un supporter, qui n’avait pas perdu une miette de la scène, vint me voir pour me tenir à peu de chose près ces propos : « Ils se rendent compte de la ferveur et de l’engouement qu’il y a derrière eux ? » et d’ajouter avant que je ne tente de répondre à sa question rhétorique : « Je viens à La Beaujoire depuis bientôt 30 ans, et j’ai rarement vu une telle ambiance ». Je ne manquerai évidemment pas l’occasion de poser la question aux mondialistes que je connais.
J’ose le pari que la fête sera grandiose. Et je l’espère inoubliable jusqu’au dernier jour de compétition. Les soubresauts larmoyants connus ces derniers jours sont à remiser mais en aucun cas à oublier. Les sujets et les enjeux sont bien trop importants pour être abandonnés et négligés de la sorte. Un examen de conscience de la part de notre sport et de ses supporters n’aura rien de superflu. Dans la liesse ou dans la peine. Retour en 2007, j’ai 24 ans et je suis passé de spectateur passif de rugby à joueur licencié depuis un peu plus d’un an. Mon premier club ? Le RC Drancy. Un des nombreux clubs du 93. La seine Saint-Denis et son rugby. Celui qui m’a donné ma légitimité. Et celui qui m’a donné envie d’en faire mon métier. Je ne le renierai jamais.
Mieux, je l’invoque aujourd’hui et je suis fier qu’il serve de vecteur de communication pour le futur équipementier de l’équipe de France. Le lien est réel. Tant pis pour les esprits fermés et grincheux. Demain, la France elle, s’ouvre au monde. Elle accueille celui du rugby. Elle devra être une hôtesse conviviale, joyeuse et hospitalière. Tout en rappelant à tous ses invités à table, que la soupière ne repartira pas. Tous derrière Antoine Dupont et les Bleus ! Emmenez-nous en terrain connu, au Stade de France pour la finale. Mais surtout, emmenez-nous en terre inconnue. Place au jeu !