Après la défaite en demi-finale des cadets Eléphants face au Lions de l’Atlas, le sélectionneur Bassirriki Diabaté s’est exprimé en conférence de presse. Une défaite qui a pour cause la gestion émotionnelle, le stress, les nerfs.
Coach, match très très serré, on l’a vu au niveau du résultat qui s’est soldé après la fatidique séance des tirs au but, pouvez-vous nous dire ce que vous avez ressenti après cette élimination en demi-finale ?
Déjà, bravo aux 22 acteurs, nous avons deux très belles équipes, un match digne d’une finale et tout en gardant l’esprit. Il n’y a pas eu de vilain geste, ça s’est joué dans un cadre assez convivial, sérieux, malgré l’enjeu et tout ce qui entoure ce match. Je pense que les différents acteurs sont à féliciter, ils ont produit un beau spectacle, ils ont produit un beau football avec des actions, des occasions et c’est ce qu’on peut le voir sur le terrain de foot et c’est ce que moi j’ai vécu.
Coach Bassiriki, l’équipe de Côte d’Ivoire est une équipe de joueurs très excellente, comme l’équipe de l’Atlas, est-ce qu’elle avait prévu ce scénario dans ce match ?
Non, forcément, hier nous étions là, nous avons promis un spectacle, surtout du jeu. Les garçons étaient à la hauteur, nous savons que cette compétition les a beaucoup fait progresser et je pense que ce spectacle confirme ce que nous pensons d’eux, ce n’est pas un effet de surprise, on s’attendait à ça.
Qu’est-ce que vous avez dit aux enfants pendant la mi-temps, quand les deux équipes n’arrivaient pas à se trouver, qu’est-ce que vous avez dit aux Ivoiriens ?
Merci, ce que nous leur avons dit, c’est simplement de se libérer, de ne pas regarder les enjeux, d’être heureux, de faire ce qu’ils savent faire, c’est-à-dire jouer au foot et que naturellement, si un résultat doit venir, ça viendra par le jeu. Il fallait qu’ils s’enlèvent cette pression, ce sont des jeunes qui ont beaucoup d’émotions. Il fallait justement qu’ils se séparent des émotions pour pouvoir être eux-mêmes et pour montrer ce qu’ils savent faire le mieux. C’est ce que nous leur avons dit à la pause, d’être un peu plus libérés et je pense qu’en seconde période, ils l’ont fait et ils l’ont compris.
Alors, on a vu aujourd’hui que votre équipe a produit du bon jeu, du spectacle on va dire, alors qu’est-ce que vous comptez faire pour remobiliser votre équipe, pour par exemple prendre la troisième place face au Burkina ?
Nous allons rester nous-mêmes, obliger les gens à venir au terrain par nos prestations et par nos comportements, c’est très important pour nous, l’image que la Côte d’Ivoire dégage aujourd’hui est justement cette convivialité. Cette nature qui donne envie de nous fréquenter et je pense que nous n’allons rien changer. Nous allons jouer le prochain match comme celui d’aujourd’hui, c’est ce que nous avons fait et il n’y a pas de calcul. C’est justement permettre aux garçons de s’exprimer et je pense que c’est un match de plus, c’est sur ce match qu’il va falloir s’exprimer et ils le feront.
Coach à votre avis, quel est le principal responsable de cette défaite et quelles erreurs qui ont conduit à cette élimination ?
C’est comme je le dis, vous savez que les tirs au but, il y a beaucoup de paramètres et n’oublions pas que nous avons des moins de 17 ans, avec tout le stress. Si vous avez remarqué, le premier tireur chez nous est allé en larmes, c’est beaucoup d’émotions, ce sont des facteurs que nous ne maîtrisons pas. Il y a des facteurs contrôlables au football mais il y a aussi des facteurs non contrôlables et quand nous arrivons dans les épreuves de tirs au but, vous avez beau préparer cette échéance mais le moment se vit pendant les séances. On ne peut pas prévoir émotionnellement ce qui va se passer et je pense que cela s’est joué sur la gestion des émotions. Ce n’est pas facile pour des jeunes de jouer face à 12 000 personnes et 12 000 personnes aujourd’hui qui n’étaient pas avec eux, qui étaient un peu hostiles et tout ça c’était nouveau pour eux et l’un dans l’autre, je pense que ça s’est joué sur les nerfs.
Coach Bravo, comment expliquez-vous à des adolescents, à des garçons qui ont moins de 17 ans qu’une finale perdue aujourd’hui peut être une victoire pour l’avenir ?
Justement, vous savez, la frustration de la défaite, le goût amer, le goût inachevé de n’avoir pas terminé son parcours sont des éléments qui naturellement les amèneront eux-mêmes à grandir. Il faut les laisser découvrir, comme on le dit chez nous, conseil ne conseille pas mais c’est conséquence qui conseille. Ils vont apprendre de ce match et je pense qu’ils vont apprendre énormément de ce match pour les échéances à venir.
Aujourd’hui, vous étiez venu pour le premier objectif qui était de qualifier l’équipe à la Coupe du Monde. C’est atteint depuis une semaine. Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette équipe Ivoirienne ?
Cette compétition a permis aux garçons d’élever leur niveau de compétitivité. Vous savez qu’avoir des matchs internationaux, ce n’est pas facile. Il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en compte. Là, c’est une aubaine de jouer 5 ou 6 matchs, c’est déjà une bonne chose. La vie de groupe, la cohésion du groupe, le temps passé ensemble, plus d’un mois ensemble fait grandir le groupe. Je pense que la défaite d’aujourd’hui et les difficultés rencontrées au cours de cette compétition rendront meilleure cette équipe au mondial. Ce sera une bonne chose pour une bonne représentativité de l’Afrique pendant cette Coupe du Monde au Qatar.