ASEC Mimosas / Julien Chevalier : « Nous ne lâcherons jamais, malgré les conditions »

Par Guy Jaures

Après la victoire de l’ASEC Mimosas face au SOL FC (2-0), Julien Chevalier a livré une conférence de presse sans détour. Satisfait du résultat, il a tenu à féliciter ses joueurs, mais a surtout dénoncé les conditions de jeu et l’arbitrage en Côte d’Ivoire, allant jusqu’à évoquer des provocations personnelles.

L’ASEC Mimosas, encore marqué par son élimination en Ligue des champions, a réagi avec autorité en championnat. « Oui, satisfait du résultat, bien sûr, parce qu’on a su l’emporter. Je pense qu’on a fait ce qu’il fallait. On a fait une bonne prestation aujourd’hui. Après, ce n’est jamais facile. On se retrouve dans un contexte compliqué, donc il faut féliciter les joueurs », a d’abord déclaré Julien Chevalier.
Le technicien français a insisté sur la capacité de son groupe à se relever rapidement : « On a vu l’exemple de l’enchaînement Coupes d’Afrique – championnat, qui n’était pas facile avec certains concurrents. On a su, malgré la déception, rebasculer pour être conquérant et s’engager totalement dans notre mission. On a su l’emporter aujourd’hui. Donc, vraiment je tiens à féliciter les joueurs. »

Les conditions de jeu pointées du doigt

L’entraîneur a ensuite réagi aux propos de son adversaire du jour, regrettant certaines pratiques dans le championnat local : « Par contre, on a vu le discours de notre adversaire. C’est vrai qu’on sait à quoi on est confronté de manière générale. Des équipes qui essayent de casser le rythme, de nous contraindre à nous empêcher de jouer. C’est beaucoup plus facile quand les conditions de jeu ne sont pas équitables. Ils ont rencontré nos concurrents sur d’autres terrains plus grands. »
Il a enchaîné sur le sujet sensible de l’arbitrage : « Après, il a aussi parlé de l’arbitrage, qui est difficile à accepter, ce qu’on voit sur le terrain. On est obligé d’en parler. On n’en a plus parlé, ça n’a rien changé. On voit bien qu’ils prennent goût à essayer de nous mettre dans la difficulté parce qu’on les a affichés. Mais à un moment, c’est leur niveau qui les a affichés. Ce n’est pas moi, c’est leur niveau. »

Un arbitrage jugé inéquitable

Chevalier a poursuivi sa charge en dénonçant un arbitrage déséquilibré : « Ils passent leur temps à faire de l’équilibre, de compenser des choses, de donner des trucs dans les deux sens. C’est un mélange total. Ils ont laissé filer le match avec des semelles par derrière qui méritent des jaunes. Après, ils s’étonnent qu’il y ait de l’intensité et de l’agressivité qui viennent sur le terrain parce qu’ils n’osent pas mettre les cartons à nos adversaires. C’est toujours nous qui en prenons plus que les autres alors qu’on a tout le temps le ballon. »

Des provocations en dehors du terrain

Pour le coach, le problème va au-delà des erreurs techniques : « Le pire, ce n’est pas ça. C’est que quand on connaît son niveau, on peut faire des erreurs. Mais quand, en plus, on vient provoquer les coachs sur le banc, en parlant de la Coupe d’Afrique. Pendant quatre ans, on a fait des parcours en Coupe d’Afrique. Tout le monde a très bien vu. Dès qu’il y a une élimination, c’est leur argument. On vous a vus en Coupe d’Afrique, on vous a vus là. Mais nous, on les voit tous les week-ends et on les subit tous les week-ends. »
Selon lui, ces comportements sont soutenus au plus haut niveau : « À un moment, il faut se mettre au travail. Mais c’est sûr que s’il y a, à la tête, un responsable qui manque lui aussi d’humilité et qui les défend, ça ne va pas changer. Ils vont tous avoir le même comportement. Donc là, c’est un petit peu usant de voir ce genre de choses. »

« Nous, on assume »

Julien Chevalier a tenu à marquer une différence de posture : « S’il y avait des micros…Parce qu’après, ils ne viennent pas parler devant vous. Nous, on parle, on assume. Je viens parler devant vous. Mais eux, ils parlent par derrière, en discrétion. Ils nous chambrent, ils nous provoquent. Mais nous, on est là, on va toujours se battre. On ne va jamais lâcher. Et on ne va pas, par contre, se cacher et les laisser faire ce qu’ils veulent. »

L’autocritique sur la Ligue des champions

Malgré ses critiques, le coach a montré sa capacité à reconnaître les fautes de son équipe en Coupe d’Afrique : « On a fait notre travail aujourd’hui. On est concernés. On était très concernés en Coupe d’Afrique. On a tous vu aussi comment ça s’est passé. Ils ont remis en question le fait que je n’ai pas critiqué l’arbitrage. Mais l’arbitrage avait été juste. On a été maladroits. On n’aurait pas dû jouer cette situation qui a amené au carton rouge. C’est de notre faute. Ce n’était pas la faute des arbitres ce jour-là. »
Mais pour le championnat, son avis reste tranché : « Par contre, il y a beaucoup de choses qui sont de la faute des arbitres dans le championnat de Côte d’Ivoire et qui agacent. Nous, on est concentrés sur notre travail. »

Continuer à travailler

Enfin, Chevalier a conclu sur une note tournée vers l’avenir : « On est passé tout près de la qualification. On s’est fait éliminer parce qu’on n’a pas su faire ce qu’il fallait sur deux, trois situations. Mais on se remet en question et on continue à travailler chaque jour. Aujourd’hui, c’est bien. Mais demain, on va être au travail, sur le terrain. On ne va pas se reposer et laisser les gens parler. On va continuer à travailler pour essayer d’aller encore gagner dimanche, encore dans le même contexte difficile. Et je ne pense pas que l’arbitrage changera d’ici là. »

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