Tournoi de la municipalité de Yopougon 2024 : La 16e édition a été lancée par un panel enrichissant

Par Guy Jaures

Comme chaque année c’est par un panel enrichissant que Roger Fernandez Gaga, promoteur de l’événement a lancé la 16e édition du tournoi de la municipalité de Yopougon ce mercredi 1er mai 2024, à l’hôtel Astoria Palace. Un panel animé par des personnalités du football Ivoirien. La compétition qui réunira 40 équipes débutera le 3 août prochain.

A trois mois du début de la 16e édition du tournoi de la municipalité de Yopougon, son promoteur, Roger Fernandez Gaga, journaliste sportif à Radio Yopougon, a mis les pieds dans le plat. Pour lancer l’édition 2024, lui et son équipe ont organisé un panel sur le thème : La reconnaissance du footballeur professionnel Ivoirien. Un sujet qui cristallise les débats depuis quelques années. Il fallait donc lui accorder une tribune pour faire entendre des voix, comprendre et faire comprendre les choses aux jeunes apprentis footballeurs et à leurs parents. Roger Fernandez Gaga a réussi son pari. C’est dans une salle Félix Houphouët-Boigny de l’hôtel Astoria Palace comble que s’est tenue le panel. Jeunes footballeurs, parents de footballeurs, agents de joueurs, présidents de clubs et de centres de formation, formateurs, entraîneurs, tous étaient présents à ce panel.

Les panélistes Fernand Dedeh (Journaliste sportif), Didier Ottokoré (Ancien international – consultant), Hamza Gamal (Formateur et président d’OSA FC), Magloire Diop (journaliste sportif) et Djiké D. Pacôme (Entraîneur d’Aboisso FC) ont animé le débat pendant 2 heures. Pour Fernand Dedeh, « Le footballeur professionnel Ivoirien n’a pas d’obligation de reconnaissance, mais il doit savoir d’où il vient ». Pour l’ancien international Ivoirien, Didier Ottokoré, champion d’Afrique 1992, « Le footballeur professionnel Ivoirien n’a pas d’obligation de reconnaissance parce qu’ici non seulement les jeunes paient pour se faire former, mais en plus, les centres ou les formateurs touchent des indemnités lorsque ces derniers sont transférés. ». L’ancien entraîneur du Stade d’Abidjan a aussi soutenu qu’ici en Côte d’Ivoire, « les formateurs ne forment pas les jeunes footballeurs, mais ils ne font que de la détection ». Ainsi dit, pourquoi devraient-ils être reconnaissants envers eux si ces formateurs pensent qu’ils font ce métier avec passion. Alors si le footballeur Ivoirien devrait avoir l’obligation de reconnaissance, « il faudrait désormais l’insérer dans le contrat du joueur dès la formation », a-t-il ajouté.

Un avis que n’a pas du tout partagé le journaliste Magloire Diop, qui lui a estimé que le footballeur Ivoirien a l’obligation d’être reconnaissant vis-à-vis de la personne morale ou physique qui l’a formé et lui a permis de vivre son rêve de footballeur professionnel : « Le footballeur professionnel Ivoirien a l’obligation d’être reconnaissant envers son formateur qui peut être une personne physique ou une personne morale. Je le dis pour la simple raison qu’en général la formation d’un footballeur est gratuite, maintenant ce que le formateur reçoit en retour ce sont les indemnités de transfert et les contributions de solidarité en cas de revente. Mais, il se trouve qu’ici, très souvent les formateurs sont obligés de renoncer aux indemnités de transfert afin de ne pas bloquer la carrière du joueur. Alors durant tout le processus de formation du joueur, il est formé gratuitement, et il part aussi gratuitement. Dès l’instant où il part en Europe ou sous d’autres cieux, il est redevable à son formateur. ».

« 95% des footballeurs que j’ai formés sont ingrats », Hamza Gamal (formateur- président de l’OSA FC)

Hamza Gamal, l’un des meilleurs formateurs du pays, par ailleurs président de l’OSA FC (Ligue 2) qui a donné à la Côte d’Ivoire de nombreux internationaux dont Ya Konan Didier, Traoré Lassina, Ousmane Viera, Diomandé Ousmane pour ne citer que ceux là, a aussi soutenu la thèse que les footballeurs professionnels Ivoiriens doivent être reconnaissants, car c’est au prix de sacrifices que les formateurs et clubs formateurs permettent à ces jeunes Ivoiriens qui viennent pour la plupart de familles défavorisées de vivre leur rêve. « Il faut reconnaître que les formateurs en Côte d’Ivoire souffrent, parce qu’ils font de gros sacrifices pendant des années pour les enfants, ils les envoient par la suite en Europe gratuitement en espérant un retour de ces enfants à l’avenir. Mais, une fois que ces enfants ont les moyens, ils disent qu’ils ne sont pas dans l’obligation d’être reconnaissant à leurs bienfaiteurs. ». Une réalité décriée qui donne du sens à sa sortie sur la toile : « 95% des footballeurs que j’ai formés sont ingrats ». L’Abobolais s’est longuement exprimé sur la réalité des formateurs et sur son cas personnel. Il a dit avoir perçu des indemnités de transfert pour deux joueurs sur ses 10 dernières ventes, le cas d’Ousmane Diomandé, récemment champion d’Afrique avec les Éléphants. Aujourd’hui plusieurs clubs Européens demandent les joueurs sans vouloir payer d’indemnités aux clubs formateurs. « Dans ce cas, nous sommes obligés de laisser partir les jeunes en mettant en avant leur carrière et la situation de leur famille. ». Une raison pour laquelle les footballeurs doivent reconnaissance à ces formateurs qui font du social.

La question est de savoir aussi si ces jeunes ont connaissance de toutes ces choses avant d’être libérés ? Hamza Gamal a répondu : « Oui, ils savent tout ça. Ils savent qu’ils partent gratuitement, c’est pourquoi nous regrettons la non reconnaissance de plusieurs d’entre eux. ». Que faut-il faire dans ce cas ? « Il faut sensibiliser ces enfants à ce qu’ils pensent à celui qui a sacrifié sa vie, sa jeunesse pour les éduquer, pour les former quand ils réussissent, c’est important. », a-t-il ajouté.

« Je suis heureux parce que le public a répondu présent. Je remercie les panélistes, la Fédération Ivoirienne de Football et tous ceux qui sont venus. », s’est réjouit Roger Fernandez Gaga.

Les particularités de la 16e édition du tournoi de la fraternité

Un panel enrichissant qui a permis aux jeunes footballeurs d’être sensibilisés pour l’occasion et à tous les participants de comprendre certaines choses dans ce milieu. Un panel qui a également lancé la 16e édition du tournoi de fraternité. Du 3 août au 7 septembre prochain, la commune de Yopougon vivra au rythme de la compétition. 40 équipes dont plusieurs qui viendront de l’intérieur du pays iront à la succession du centre de formation de Wilfried Zaha, vainqueur l’année dernière face à l’équipe de Wilfried Singo. Les phases de poules se dérouleront au complexe sportif Jesse Jackson et au Lycée Aimé Césaire de Yopougon. Quant à la finale, elle se tiendra au complexe sportif Jesse Jackson.

Cette édition a pour particularité la réduction des prix. De 25, les prix seront désormais à 7, Il y aura donc les prix du meilleur joueur, du meilleur buteur, du meilleur entraîneur, de l’équipe fair-play, de la révélation, du meilleur journaliste et celui du gagnant. Les centres de formation et les clubs sont donc invités à s’inscrire dès maintenant pour cette belle fête

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