Le scandale Fofana Datro : le TAS tranche l’affaire

Par Guy Jaures

Le récent jugement du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) dans l’affaire opposant Abidjan City FC au joueur David Datro Fofana et au club norvégien Molde FK a suscité un débat houleux dans le monde du football. Au cœur de cette controverse se trouve le litige sur la validité du contrat de Fofana avec son club formateur, Abidjan City FC, et les allégations de pillage de talents africains par les clubs européens.

 

L’affaire remonte à décembre 2022, lorsque Molde a conclu un transfert record de Fofana à Chelsea pour un montant rapporté de 13 millions d’euros. Cependant, des questions ont été soulevées quant à la légitimité de ce transfert, Abidjan City affirmant que Fofana était toujours sous contrat avec eux et n’avait jamais été vendu à Molde.

Selon les représentants d’Abidjan City, Fofana avait signé un contrat professionnel avec le club ivoirien en 2019, validé par la Fédération Ivoirienne de Football, et Molde aurait violé ce contrat en recrutant le joueur sans leur consentement. De plus, des allégations de falsification de signature ont été avancées, la mère de Fofana affirmant que sa signature sur le contrat avec Abidjan City était un faux.

Cependant, Molde et ses représentants soutiennent que le contrat de Fofana avec Abidjan City était invalide, citant une décision de la Fédération Ivoirienne de Football annulant le contrat pour cause de signature falsifiée. Ils affirment également que le joueur était libre de rejoindre Molde en raison de l’invalidité de son contrat avec Abidjan City.

Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) n’a pas donné raison à Abidjan City FC dans l’affaire. Le club étant amateur, il ne peut légalement pas signer un contrat professionnel avec un joueur. Ainsi, malgré les revendications et les preuves avancées par Abidjan City FC, le tribunal a statué en faveur de Molde FK, et ultimement, du transfert de Datro David Fofana à Chelsea.

Cette affaire soulève des questions plus larges sur la manière dont les clubs européens recrutent des joueurs africains, souvent à un jeune âge, et les explorent sans tenir compte des accords contractuels existants. Les révélations sur l’implication d’agents dans ces transactions et les pratiques controversées telles que la tierce propriété des droits économiques des joueurs ajoutent une dimension supplémentaire à cette affaire.

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