Andrea Dirabou : « Il faut savoir que le haut niveau ne pardonne pas »

Par Laurent Trabi

Lors d’un passage sur les antennes d’Adjamé Fm dans l’émission de Tribune de sport, Andrea Dirabou s’est exprimée sur sa récente aventure avec la sélection féminine Ivoirienne de Rugby à 15 en Tunisie. « Il faut savoir que le haut niveau ne pardonne pas », a-t-elle soutenu.

 

Certaines raisons de la débâcle en Tunisie lors de RAC Women 2021
Je ne sais pas s’il faut rappeler le score (ndlr, tournoi international organisé en Tunisie en octobre 2021) mais cela n’a pas été évident face au Sénégal et à la Tunisie. J’explique souvent qu’il y a plusieurs sortes de rugby : rugby à 7 et rugby à 15. Il faut savoir qu’en Côte d’Ivoire, c’est essentiellement un championnat de rugby à 7. Nous étions seulement 2 joueuses à connaître réellement le rugby à 15. Cela a été pour toute la sélection Ivoirienne une découverte du rugby à 15 lors de cette participation internationale.

D’autres facteurs expliquent l’écart observé entre les sélections adverses lors de RAC Women 2021

Il faut savoir que le haut niveau ne pardonne pas. Ce sont les détails et la préparation qui font la différence. Globalement, je pense que le groupe n’y a pas été du tout. Je l’ai dit à mes coéquipiers à maintes reprises que le rugby est la guerre. La campagne a été dure et dangereuse car il y a eu des commotions et des blessures. Beaucoup d’elles ne se sont pas attendues à cela car elles sont habituées au rugby à 7 où il y a beaucoup d’espace. Dans l’autre type, il y a des athlètes au gabarit impressionnant et moins de place.

 

Le potentiel de la sélection Ivoirienne de rugby à 15
Malgré les 2 défaites en Tunisie, j’ai été agréablement surprise du potentiel affiché par les filles. Je les ai côtoyées pendant près de 2 mois et demi lors de la préparation du tournoi. Beaucoup de joueuses sont sorties du lot. Le niveau de détermination affiché par Cissé Nambalo (dossard 9) avec son petit gabarit, Aïcha Sekongo, Doumbia Wassagbè est épatant.

Des critiques envers le public Ivoirien
Le public Ivoirien doit être tolérant avec les sportifs. On ne fait pas exprès de perdre un match. On donne tout ce qu’on a pour représenter le pays. J’ai aussi remarqué que les Ivoiriens raffolent des produits finis. C’est l’étranger qui forme nos élites et on en est fier. Il faut avoir la patience de former nos élites sur le plan sportif. Par ailleurs, il ne sert à rien de dire qu’elles nous font honte parce qu’elles ont perdu. Les jeunes filles sont en apprentissage et ça va venir. Enfin, il faut se donner le temps d’y arriver.

Le retard du rugby féminin Ivoirien sur les autres nations
Tout simplement, ces pays (le Sénégal, le Cameroun et la Tunisie) ont mis des moyens avant nous pour le développement du rugby féminin. Je suis persuadé que nous allons dans ce sens avec les choses qui se mettent en place au fur et à mesure. Si l’on se rend compte du potentiel et qu’on y met vraiment les moyens, il y a de fortes chances de rivaliser avec ces grandes nations de rugby. En outre, je crois qu’il faut mettre en place une politique de promotion pour attirer les femmes vers cette discipline. En appui à une action fédérale allant dans ce sens, j’ai rendu visite aux clubs comme Le CRAC Cocody, Treichville Biafra Olympique et l’ORCAS d’Abobo. J’ai vu de la motivation.

Les recettes pour être une bonne rugbywoman
D’entrée, il faut dire que j’ai eu un parcours atypique. De la lutte qui est un sport de combat, des conseils de mon entourage m’ont conduit au rugby. Pour être une bonne rugbywoman, il faut vaincre sa peur et avoir une bonne dose de détermination. Il faut aussi savoir prendre des coups et en donner.

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