La prestation lamentable d’ Ali Traoré lors du choc Leader Sporting – US Tchologo et les erreurs de son collègue qui ont permis à l’Africa Sports de dompter Issia Wazy sont les faits marquants de la 23e journée. Une nouvelle défaite des arbitres ivoiriens qui met en évidence l’un des maux du football local.
Le bus de US Tchologo caillassé après un » semblant » d’arbitrage. #Ligue2CIV pic.twitter.com/SgQKf2GmW2
— Le Kpakpato Sportif (@LKsportif) April 27, 2025
Non, monsieur Ali Traoré ne souffre pas de myopie. C’est un homme bien portant. La preuve, la Ligue de Football Professionnel ne l’aurait pas désigné s’il souffrait de cette maladie de la vue. Elle a estimé qu’il est meilleur sifflet de la lIgue 2, au point de lui confier l’arbitrage d’un match aussi déterminant de la saison qu’est le choc de la poule B entre Leader Sporting Club et l’Union Sportive de Tchologo qui s’est tenu le dimanche 27 avril. Un arbitre sur qui pèse d’énormes suspicions de corruption depuis le fameux match Yamoussoukro FC – ISCA rejoué la saison dernière. S’il on sait bien évidemment que le sieur Ali Traoré ne souffre d’aucune myopie, devrions-nous alors évoquer l’idée d’une pluie exceptionnelle qui l’aurait gêné dans son jugement hier ? Ou serai-je le mauvais éclairage du Stade Robert Champroux de Marcory ? Toutes les interrogations sont légitimes à cet instant, car ici à Abidjan, on a l’habitude de dire » Ce que tu n’as jamais vu, faut dire que ça n’existe pas « .
Pour les plus fidèles des stades ivoiriens, ils ne passeront pas le temps à se torturer l’esprit pour donner un jugement sur » la honte » d’hier. La réponse est toute simple : la prestation d’Ali Traoré est symptomatique du niveau de l’arbitrage ivoirien depuis quelques années. Un faible niveau. Le dire ne serait pas de jeter l’ anathème sur le football ivoirien. C’est la triste réalité. Combien sont-ils, ces maîtres du jeu ivoirien qui ont représenté notre football lors des dernières grandes compétitions internationales ? 0 à la dernière coupe du monde au Qatar, aucun d’entre eux n’a dirigé un match lors de la dernière coupe d’Afrique des Nations que notre pays a pourtant accueilli, une défaite à ce niveau. Pourtant, la Fédération Ivoirienne de Football a fait de leur formation un des axes clés de son projet. Ils bénéficient chaque année de formation et de stage.
Quelle tristesse. Hier, au Champroux, c’était une honte totale. Une humiliation pour le football champion d’Afrique en titre, dont le premier responsable, le Président Idriss Diallo, vient de faire son entrée au Comité Exécutif de la CAF. Quelqu’un dira » l’erreur est humaine ». C’est vrai, tous les hommes en commettent chaque jour. Mais une erreur répétée, qui plus est grossière n’en est plus une. Elle devient une faute professionnelle. C’est ce que nous servent nos arbitres depuis plusieurs saisons. Les fins de saison mouvementées, notamment en Ligue 2 viennent toujours d’eux. Tous les acteurs se plaignent : dirigeants, entraîneurs, joueurs et supporters. Pourtant, il y a de quoi se régaler chaque week-end dans les compétitions locales. Le spectacle en Ligue 2 est à hauteur de celui de sa grande sœur (la Ligue 1). Malheureusement, l’arbitrage ne se met toujours pas à la hauteur de ce beau spectacle offert par ces jeunes talentueux qui sont suivis à la loupe par de nombreux clubs étrangers. Les matchs joués en soirée le week-end passé au Champroux en sont la parfaite illustration. Alors que les acteurs illuminaient de leurs prestations un stade mal éclairé, l’arbitrage a choisi de noircir les différents tableaux.
Ali Traoré peut dire merci aux Policiers
Dimanche, alors que le choc de la poule B tenait toutes ses promesses, Ali Traoré, décidait de prendre le jeu à son compte. Un premier penalty imaginaire est accordé à l’US Tchologo pour lui permettre de réduire le score (2-1) alors qu’il était fortement en difficulté. Puis, viendra le 2e sur une action épaule contre épaule, alors qu’il venait d’accorder 12 minutes de temps additionnel. S’en était de trop pour les supporters de Leader Sporting qui voyaient déjà leur équipe piquer la première place à l’US Tchologo. Inacceptable. Ils feront une descente musclée sur la pelouse. Ali Traoré était obligé de se lancer dans un sprint digne de Ta Lou Marie Josée pour échapper à une belle bastonnade. La rencontre n’est plus allée à son terme. Le statut quo règnera au sommet de cette poule B jusqu’à ce que la Ligue décide du jour où la partie ira à son terme ou si elle finira à la commission juridique. Pour l’heure, par la volonté d’Ali le grand, l’US Tchologo tient provisoirement les rênes de la poule avec 47 points. Deux points de plus que son dauphin, Leader Sporting Club (2e, 45 points).
Le samedi, c’est aussi l’arbitrage qui a décidé du sort de la rencontre entre l’Africa Sports d’Abidjan et Issia Wazy, dans la poule A. Après avoir bien réagi à l’ouverture du score des Indomptables avec un coup franc magistral de leur capitaine, Alex Adjé, les Aiglons arrachaient la victoire grâce à un penalty imaginaire que leur a accordé l’arbitre. Un penalty transformé en deux temps par Pottey Guy Charles. Un succès un peu honteux qui envoie provisoirement les vert et rouge en tête avec 47 points, car leur adversaire direct, l’ES Agboville (46 points) n’a pas pu aller au bout de son face à face avec Agir FC de Guibéroua. La rencontre a été interrompue par une forte pluie à la 72e minute, alors qu’Agboville menait (1-0). Il est temps que la Ligue et la Commission des arbitres trouvent une solution au mal de l’arbitrage ivoirien, afin d’éviter à nos championnats des fins de saison houleuses sous fond de suspicions de corruption.