Arrivée d’un nouvel entraîneur, départs de certains cadres, recrutement massif… le Stade d’Abidjan peut-il conserver son titre de champion ?
Soixante-seize jours après avoir conquis un titre de champion de Côte d’Ivoire qui lui échappait depuis 56 ans, le Stade d’Abidjan va le remettre en jeu, ce samedi 16 août, à Korhogo, face au Club Omnisports de la grande ville du nord. À quelques heures du coup d’envoi, une question revient sur toutes les lèvres : le Stade d’Abidjan peut-il conserver son titre ?
Les forces
Sur les trois dernières saisons, les Yéyés sont montés en puissance. Après avoir assuré le maintien en 2023, ils ont terminé à la 2e place la saison suivante, avant de remporter le 6e titre de leur histoire l’an passé. Ce succès est le fruit du travail du président Souleymane Sidibé, qui a mis les moyens. Comme tous les clubs ivoiriens, il a multiplié les recrutements chaque saison, mais la particularité des Stadistes a été de réussir à stabiliser l’effectif sur les deux dernières saisons, en conservant des cadres et en attirant des joueurs expérimentés. Tout cela a été chapeauté par un jeune entraîneur talentueux et ambitieux : Alexandre Laffitte. Cette saison encore, malgré les départs de certains cadres, le Stade a conservé plusieurs piliers : Bamba Drissa, le capitaine Ben Touré, Zaddy Ezéchiel, Koanda Abdoul Latif et Bachabai Mamoudou.
Pour renforcer l’équipe, 13 joueurs sont arrivés : Ouédraogo Shada, Nzé Bagnama Samaké, Sangaré Djakaridja, Sery Gnoleba, Bamba Abdoul Latif, Blé Treika Nilmar, Traoré Mamadou, Bolou Bi Tizié Hermann, Zaré Abdoul Fatawo, Kpéa Hamed Guy Romain, Konaté Aboubacar et Sidibé Sory. Daniel Breard (65 ans), entraîneur français très expérimenté, vient combler le vide laissé par son compatriote Alexandre Laffitte, artisan de la renaissance des Bleu et Rouge. La Supercoupe Félix Houphouët-Boigny perdue il y a une semaine pourrait laisser penser que le Stade d’Abidjan est affaibli. Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Le recrutement confirme les ambitions du club de rester au sommet du football ivoirien. Parmi les joueurs signés, on retrouve des internationaux comme le Gabonais Nzé Bagnama Samaké et Sangaré Djakaridja (international U20 burkinabè) venu du Racing Club d’Abidjan. D’autres sont des joueurs d’expérience, familiers de la Ligue 1, à l’image de Sery Gnoleba et Bamba Abdoul Latif, deux anciens de l’Asec Mimosas. Ces éléments plaident en faveur des champions d’Afrique 1966 dans leur quête d’un nouveau titre.
Les faiblesses
Certes, certains cadres sont restés, mais l’équipe a aussi perdu plusieurs éléments-clés du sacre de la saison dernière : Aka Essis Baudelaire, Yann Zébré, Assalé Roger, Mansou Kouakou et Guel Kouyaté. Le défi pour le nouvel entraîneur sera donc de trouver rapidement l’alchimie entre anciens et nouveaux afin de bâtir un collectif solide pour jouer le titre. Autre interrogation : la méconnaissance des réalités ivoiriennes pour le nouvel entraîneur, qui pourrait nécessiter un temps d’adaptation.
Le Stade d’Abidjan conserve de hautes ambitions, mais la profonde mutation de son effectif pourrait lui coûter son titre. Premier élément de réponse ce samedi, au stade régional de Korhogo, à 15h30, face au COK, qui nourrit lui aussi de grandes ambitions cette saison.