De retour d’Alger où il a pris part à un atelier régional de la CAF qui portait sur la professionnalisation des clubs Africains il y a quelques jours, le Directeur Exécutif de la Fédération Ivoirienne de Football, Armand Gohourou était face à la presse, ce vendredi 10 mai pour une explication du processus d’octroi de la licence CAF.

La professionnalisation des clubs Africains est l’un des plus gros chantiers sur lequel travaille depuis quelques années la Confédération Africaine de Football (CAF), sur injonction de la FIFA. Pour amener les clubs de ses 54 associations membres à atteindre le niveau professionnel voulu, la faîtière continentale a mis en place « une licence ». Ce processus d’octroi de cette licence lancé en 2022 entre dans une nouvelle phase. Pour la déclencher, la CAF organise des ateliers régionaux pour instruire les fédérations nationales. Du 26 avril au 4 mai dernier, la Côte d’Ivoire était présente au deuxième atelier de l’année sur la licence de la CAF, à Alger. Elle était représentée par le Directeur Exécutif de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), Armand Gohourou, qui ce vendredi 10 mai a tenu un point de presse pour expliquer le processus à la presse.

La licence CAF

L’homme a d’entrée rappelé que le Comex dont il fait partie avait déjà établi un programme qui visait à emmener le football Ivoirien au pinacle de l’Afrique, non pas seulement avec les Éléphants mais à travers la bonne gouvernance, les statuts, l’organisation des compétitions, les relations internationales, la visibilité média, le sponsoring, la DTN, le Comex et les arbitres. Sur ces 11 engagements pris pour la mandature de 4 ans, 10 ont été déjà réalisés. Seul la question des arbitres reste à traiter selon lui. Et le processus démarrera dès la saison prochaine avec 10 quatuors qui deviendront des arbitres professionnels et des salariés de la fédération. Ces 40 arbitres n’auront que l’arbitrage pour métier. Un système de notation sera mis en place pour sanctionner les mauvais élèves et promouvoir les meilleurs.

En attendant, ce qui urge, c’est la licence CAF que doivent obtenir les clubs Ivoiriens pour participer aux compétitions de la CAF dès la saison prochaine. Ainsi 13 clubs (12 masculins + le club champion au niveau féminin, l’Inter fC d’Abidjan) ont été identifiés pour lancer le processus d’octroi de cette licence CAF. Ainsi, la date limite de la soumission des dossiers a été fixée au 30 juin par la CAF. Par conséquent. Depuis le 7 mai, les clubs concernés ont transmis leurs coordonnées à la CAF pour la création des liens. Le 10 mai, les clubs ont reçu les liens de la plate-forme. Ce 11 mai a débuté la demande de soumission des clubs via la plate-forme. Une demande qui prendra fin le 28 mai prochain. Ensuite, les clubs attendront la décision de l’Organe de Première Instance (OPI). Les clubs qui ne seront pas satisfaits de la notification du 1er juin auront droit à un délai de recours du 3 au 14 juin, avant d’attendre le 17 juin la décision de l’Instance d’Appel (IA). Au cas où la décision de l’IA ne serait pas en leur faveur, il leur faudra aller devant le Tribunal Arbitral du Sport entre le 19 et le 29 juin.

La Fédération Ivoirienne de Football qui souhaite professionnaliser son football accompagnera donc les clubs dans ce processus, d’autant plus que la Côte d’Ivoire retrouvera ses 4 places dans les compétitions interclubs continentales. Il faut donc veiller à ce que les futurs représentants du football Ivoirien sur la scène Africaine aient rapidement cette licence CAF. Pour cela, ces clubs doivent obligatoirement respecter cinq (5) grands critères : les critères sportifs, d’infrastructures et d’administration et liés au personnel, juridiques et financiers. En gros, pour obtenir la licence CAF, il faudra à un club d’avoir une équipe professionnelle masculine, un programme de formation, des équipes de jeunes (15 à 21 ans et 10 à 14 ans), des équipes féminines, le suivi médical, un stade et un terrain d’entraînement répondant aux normes CAF, toute l’administration que doit avoir un club, un entraîneur possédant la licence CAF A ou d’une autre confédération, un compte bancaire et un budget annuel, l’absence d’arriérés de salaires, des contrats écrits avec les joueurs professionnels et enregistrés en ligne, etc.

La licence nationale

« Après les 13 clubs que nous avons ciblés (des clubs qui sont qualifiés ou en course de décrocher une qualification pour les compétitions Africaines), nous attaquerons la phase de la licence nationale », a dit le DEX Armand Gohourou. Cette phase concernera tous les clubs de Ligue 1, Ligue 2 et D3. Pour les clubs de Ligue 1, les critères de la CAF leur seront appliqués. En revanche, ceux de la Ligue 2 et D3 seront allégés pour leur donner le temps de s’organiser. Les clubs qui ne respecteront pas un seul des critères qui leur seront demandés, seront automatiquement suspendus pour une bonne période. « Il n’y aura pas de rétrogradation pour les clubs qui respecteront pas les critères, mais ils seront simplement suspendus », a précisé le dirigeant fédéral.

Les exigences pour les entraîneurs

Les entraîneurs sont également concernés par ce processus. Afin de maintenir les standards élevés des compétitions Africaines, la CAF exige des entraîneurs principaux, la licence CAF « A » ou d’une autre confédération soeur « Pro ». Les entraîneurs adjoints doivent être titulaires d’une licence CAF « B ». Face à cette mesure, la FIF a décidé de mettre en place l’octroi de la licence CAF « A » à tous les entraîneurs en lien avec la fédération en poste ou non à partir de la saison 2024-2025.

Dans la professionnalisation globale du football Africain, le football Ivoirien n’est pas en marge. La FIF qui s’est donné la mission de faire de ce football le premier sur le continent et de compter parmi les grands de la planète terre fait de tout son possible pour aider les clubs à se professionnaliser afin de rapporter des lauriers au pays.