Partenariat : Le SIACADO et l’Académie mondiale de taekwondo (Kukkiwon) officialisent leur partenariat historique à Abidjan

Par Guy Jaures

Le monde du taekwondo ivoirien et africain a vécu une journée historique ce lundi à Cocody. Le SIACADO (Siège International de l’Animation Culturelle et de la Diffusion de l’Olympisme), dirigé par le Grand Maître Siaka Coulibaly Minayaka, et le Kukkiwon, prestigieuse Académie mondiale de taekwondo, ont officialisé leur partenariat à travers la signature d’un protocole d’accord structurant, scellant l’union entre les deux institutions.

La cérémonie, haute en couleur et en symboles, s’est tenue dans les locaux du SIACADO, en présence de nombreuses autorités politiques et sportives, dont plusieurs ont été élevées au rang de ceinture noire 6e Dan.

Une cérémonie solennelle, des personnalités distinguées

Parmi les figures de premier plan ayant pris part à cette cérémonie : Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, parrain de la cérémonie ; Françoise Remarck, Ministre de la Culture et de la Francophonie ; Metch Adjé Silas, Ministre délégué au Sport et au Cadre de vie ; ainsi que des pionniers et responsables du taekwondo ivoirien. Chacun des intervenants a souligné l’importance stratégique de cet accord pour l’avenir de la discipline sur le continent africain.

Siaka Coulibaly Minayaka : un rêve devenu institution

Premier à prendre la parole, le Grand Maître Siaka Coulibaly Minayaka, fondateur du SIACADO, a livré un témoignage vibrant. Il a rappelé l’origine de son projet, né d’un petit club à Abobo et transformé aujourd’hui en centre régional reconnu, mêlant sport, culture et éducation. « Ce centre est le fruit de la foi, de la persévérance et du travail. Grâce à la qualité des pratiquants formés, nous avons attiré des athlètes venus de toute l’Afrique. Cela m’a poussé à aller plus loin, à créer cette fondation sur un terrain acquis selon moi par la volonté divine », a-t-il expliqué. Depuis 2018, le centre a : formé plus de 900 pratiquants en taekwondo, perfectionné plus de 700 pour les passages de grades, accueilli plus de 1000 personnes dans diverses disciplines. La signature du protocole avec le Kukkiwon permet désormais à la Côte d’Ivoire de devenir un centre agréé de formation pour arbitres, instructeurs et évaluateurs, sans devoir se déplacer jusqu’en Corée du Sud. « Ce partenariat est bien plus qu’un aboutissement personnel. Il s’agit d’un honneur pour la nation entière », a-t-il souligné, remerciant les plus hautes autorités, notamment le Président Alassane Ouattara, le Vice-Président et le Premier Ministre pour leur appui constant.

Maître Kim Jung-Tae : l’émotion d’un pionnier

Le moment fut particulièrement chargé d’émotion lors de l’intervention de Maître Kim Jung-Tae, pionnier du taekwondo en Côte d’Ivoire depuis 1968. « La Côte d’Ivoire est ma seconde patrie. J’y ai consacré 27 ans de ma vie à transmettre le taekwondo. Aujourd’hui, je suis ému et honoré de représenter le Kukkiwon aux côtés du Grand Maître Song Hongli pour cet événement unique en Afrique », a déclaré le maître coréen. Il a rappelé avoir inauguré le siège de la Fondation Coulibaly en 2018, alors prometteuse. Six ans plus tard, les résultats ont convaincu le Kukkiwon de s’engager officiellement et de faire de la Côte d’Ivoire le centre de rayonnement du taekwondo en Afrique de l’Ouest, couvrant désormais 16 pays. « Le Grand Maître Coulibaly est l’un de mes premiers élèves. Je suis fier de son parcours, de sa rigueur et de son patriotisme. Il est aujourd’hui une figure internationale du taekwondo. » Il a appelé les jeunes pratiquants à suivre son exemple, ancré dans le don de soi, la discipline et l’amour du pays, valeurs fondamentales de l’art martial.

Françoise Remarck : « Une reconnaissance pour notre pays »

Prenant la parole au nom des récipiendaires décorés, Madame Françoise Remarck, Ministre de la Culture, a tenu à exprimer toute son émotion : « Cette double cérémonie honore notre pays à travers la reconnaissance de nos champions et la signature d’un partenariat stratégique. Ce que nous vivons aujourd’hui, nous le devons à un grand homme, Son Excellence Alassane Ouattara, grâce à qui la Côte d’Ivoire est en paix, prospère et respectée dans le monde. » Elle a aussi salué l’engagement du Premier Ministre et du Ministre d’État Téné Birahima Ouattara, parrain de la cérémonie, ainsi que du Ministre délégué au Sport. « Merci au Grand Maître Kim Jung-Tae, véritable bâtisseur du lien entre la Corée du Sud et la Côte d’Ivoire. Merci aussi à mon grand frère, Siaka Coulibaly, pour son engagement inlassable au service du taekwondo », a-t-elle ajouté.
Une pensée a été adressée aux figures disparues du taekwondo ivoirien, notamment Maître Zirignon et Jean Remarck, « qui ont contribué à écrire l’histoire de cette discipline en Côte d’Ivoire ».

Metch Adjé Silas : la Côte d’Ivoire, rampe du taekwondo africain

Dernier à s’exprimer, le Ministre délégué au Sport et au Cadre de Vie, Metch Adjé Silas, a salué la portée du partenariat : « C’est avec joie que je prends la parole pour cette cérémonie d’une importance capitale. La Côte d’Ivoire se positionne, année après année, comme une rampe du taekwondo en Afrique. » Il a félicité la Fondation Coulibaly pour la matérialisation de cet accord et a promis le soutien continu de l’État pour le développement de cette discipline noble à travers le monde.

Une nouvelle ère pour le taekwondo ivoirien et africain

Avec la signature de ce partenariat inédit, la Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle dimension. Elle devient un hub continental de formation, d’excellence et de transmission des valeurs du taekwondo. Cette journée restera sans nul doute comme une date phare dans l’histoire du sport ivoirien.

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