Ouattara Gaoussou : « contribuer à faire rayonner le journalisme sportif ivoirien »

Par Guy Jaures

Le samedi 29 novembre 2025, l’Association des Journalistes Sportifs de Côte d’Ivoire (AJSCI) a élu son nouveau président. Dans un contexte de relance et de reconstruction, Ouattara Gaoussou alias OG revient sur ses ambitions, ses priorités et sa vision stratégique pour repositionner l’AJSCI comme un acteur incontournable du paysage médiatique et sportif ivoirien.


Monsieur le Président, vous venez d’être élu à la tête de l’AJSCI. Comment vivez-vous cette nouvelle responsabilité ?
C’est un honneur immense et une émotion particulière. Être élu président de l’AJSCI, c’est porter un héritage et une mission. Je ressens à la fois excitation, humilité et sens aigu de la responsabilité. Je tiens d’abord à saluer le travail de nos prédécesseurs, notamment Vamara Coulibaly et Elisabeth Goli, qui ont posé des jalons essentiels pour l’implantation et le développement de l’association. Leur engagement reste une source d’inspiration.
Je voudrais également exprimer ma gratitude au Premier Ministre, Dr Robert Beugré Mambé, dont le soutien, relayé par le Ministre délégué Silas Adjé Metch, a marqué notre Assemblée Générale. Le Ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, notre tutelle, mérite aussi nos remerciements pour ses efforts constants en faveur d’un journalisme crédible et professionnel. Enfin, je n’oublie pas le Député-Maire d’Adiaké, Hien Yacouba Sié, parrain naturel de l’AJSCI, dont la fidélité et l’appui nous encouragent.
Diriger l’AJSCI, c’est contribuer à faire rayonner le journalisme sportif ivoirien, défendre l’éthique et améliorer les conditions de travail des journalistes.

Vous succédez à Alphonse Camara, qui a dirigé l’AJSCI pendant six ans. Dans quel état avez-vous trouvé l’association ?
Le mandat de mon prédécesseur a été traversé par des défis majeurs, mais il a permis de préserver l’identité de l’AJSCI. Alphonse Camara a tenu le flambeau dans des conditions difficiles, et son travail a posé des jalons que nous devons aujourd’hui transformer en véritables leviers de relance. Six années de gouvernance, ce n’est pas rien. Je préfère parler d’une période de transition et d’adaptation. Nous allons capitaliser sur ce qui a été fait, tirer les leçons des obstacles rencontrés et avancer.

 

Certains observateurs ont qualifié l’AJSCI de « morte » ces dernières années. Ressentez-vous une appréhension face à l’ampleur de la mission ?
Je ne parlerais pas d’appréhension, mais de responsabilité. Oui, l’image d’inactivité a existé, mais c’est aussi une formidable opportunité : celle de prouver par des actions concrètes que l’AJSCI est bien vivante et qu’elle peut redevenir un acteur incontournable du paysage sportif et citoyen. Le terme « morte » est excessif, mais il est vrai que l’association avait perdu de son dynamisme. Ce constat nous motive. Nous repartons sur des bases fragiles, mais avec une volonté forte de reconstruction.

Quelle est votre vision stratégique pour les trois prochaines années ?
Notre vision repose sur trois piliers : institutionnaliser l’AJSCI en renforçant ses textes et sa gouvernance, accroître sa visibilité à travers une présence digitale et médiatique forte, et bâtir des partenariats solides avec les entreprises et les institutions. Cette stratégie sera déployée par un calendrier opérationnel précis et une gouvernance participative.
Pour nous, il est vital de revitaliser l’AJSCI par une augmentation du nombre de membres, une participation active et la création d’un véritable sentiment d’appartenance. A cela, il faut ajouter la formation des membres aux enjeux contemporains du métier et la promotion de l’excellence journalistique. Enfin, il faut plus d’impact qui consistera à faire de l’AJSCI un acteur majeur du paysage médiatique, une voix forte pour défendre les intérêts des journalistes sportifs et promouvoir une information de qualité.
Pour concrétiser cette vision, nous organiserons des ateliers de formation, mettrons en place des commissions thématiques (déontologie, conditions de travail, vie associative, affaires sociales, etc.), développerons des partenariats avec les institutions étatiques, les sociétés privées et les médias, et instaurerons des indicateurs de performance pour suivre nos progrès. La transparence et l’écoute seront nos maîtres mots.

Quelles seront vos premières actions prioritaires pour relancer l’AJSCI ?
La première étape sera une assemblée extraordinaire pour moderniser nos textes fondateurs. Ensuite, il nous faut un siège social, symbole de notre identité et lieu de travail collectif. Nous voulons aussi lancer une campagne digitale pour redonner visibilité et attractivité à l’AJSCI. En clair, nos premiers mois seront consacrés à un diagnostic précis avec un état des lieux des forces, faiblesses, opportunités et menaces. Ensuite, nous lancerons une campagne d’adhésion et de ré-adhésion, en expliquant clairement notre vision et les avantages d’être membre. Ces actions doivent donner le ton d’une nouvelle dynamique.


Qu’attendez-vous concrètement des membres pour réussir ce nouveau départ ?
Nous attendons de chacun une implication réelle dans nos projets, une solidarité renforcée et un esprit d’initiative. L’AJSCI est une famille et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, dans le respect de nos valeurs de gratitude, d’unité, d’éthique, de solidarité et d’entraide. Donc, nous attendons de l’engagement, de la participation et de la solidarité. L’AJSCI a toujours été guidée par un esprit de famille et de fraternité. Pour réussir ce nouvel élan, l’union et la solidarité sont plus que jamais nécessaires.

Des insuffisances, mais aussi des acquis ont été enregistrés lors des six dernières années. Comment comptez-vous capitaliser sur ces acquis tout en corrigeant les défaillances ?
Nous allons valoriser les acquis, notamment l’expérience et les relations construites, tout en corrigeant les insuffisances par plus de transparence et une meilleure communication. Les leçons du passé doivent devenir des opportunités pour bâtir une AJSCI plus forte, inclusive et durable.
Il est crucial de reconnaître les acquis, même si des insuffisances ont existé. L’AJSCI conserve des archives, des relations avec des partenaires et une certaine reconnaissance. Nous allons faire l’inventaire des acquis (ressources financières, humaines, matérielles, partenariats, événements réussis), analyser les défaillances afin d’adapter notre stratégie suivant nos objectifs. Notre objectif est clair. Il s’agit de bâtir sur les fondations existantes, corriger les failles et projeter l’AJSCI vers un avenir durable et influent.

Quel message souhaitez-vous adresser aux journalistes sportifs et aux partenaires du monde sportif ?
Au terme de notre Assemblée Générale d’Adiaké, je tiens à remercier chaleureusement les membres de l’AJSCI pour leur forte mobilisation. Leur présence et leur engagement témoignent de la vitalité de l’association et de la confiance placée dans la nouvelle équipe dirigeante.
Je veux leur dire que l’AJSCI est de retour, avec une équipe déterminée et une vision claire. Nous voulons travailler main dans la main avec tous les acteurs du sport et des médias, dans un esprit de respect, de solidarité et de professionnalisme. Le journalisme sportif ivoirien mérite d’être reconnu à sa juste valeur. Ensemble, nous allons lui redonner souffle, prestige et influence.

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