Le Stade d’Abidjan a officialisé ce mardi la fin de sa collaboration avec Alexandre Lafitte, l’entraîneur français de 27 ans qui a ramené le club sur le toit de la Côte d’Ivoire, 56 ans après son dernier sacre national. Une séparation qui suscite l’émotion au sein du club bleu et rouge, tant le jeune technicien a marqué son passage par un travail aussi remarquable qu’inattendu.
Dans un communiqué publié dans l’après-midi, la direction du Stade d’Abidjan a tenu à saluer le bilan exceptionnel d’Alexandre Lafitte, qui « a inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire du club ». Le Français aura bouclé son aventure marqué par la fin du contrat de 2 ans et demi sur un titre de champion de Côte d’Ivoire 2024-2025, glané avec 62 points en 30 journées, devant l’Asec Mimosas.
Une reconstruction express
Arrivé en janvier 2023, à seulement 25 ans, l’ex-adjoint du Paris FC prend en main une équipe en chute libre, alors dangereusement proche de la zone rouge. Il parvient d’abord à maintenir les « Yéyés » en Ligue 1, terminant 8e avec 40 points, avant de réaliser un exploit monumental la saison suivante : une 2e place en 2023-2024, synonyme de retour en Ligue des champions CAF, une première depuis plus d’un demi-siècle.
Le Stade d’Abidjan découvre alors les joutes africaines sous sa direction. Même si Lafitte ne peut officier depuis le banc en raison de l’absence de Licence CAF A, il conduit le club en phase de groupes, où les Ivoiriens affrontent des cadors comme Orlando Pirates (Afrique du Sud) et Al Ahly (Égypte). Une expérience formatrice qui portera ses fruits en fin de saison avec le titre national 2024-2025, le 6e de l’histoire du Stade d’Abidjan.
Sur ces deux saisons pleines (2023-2024 / 2024-2025), Alexandre Lafitte affiche un bilan plus qu’honorable : 33 victoires en 60 matchs de Ligue 1, dont 19 cette saison et 14 la saison précédente.
La licence CAF A, raison cachée d’une séparation ?
Si la séparation a été officialisée avec courtoisie, des indiscrétions évoquent une raison plus structurelle : l’absence de diplôme CAF A, indispensable pour coacher une équipe en compétitions interclubs. Contraint de suivre ses joueurs depuis les tribunes en Ligue des champions, Lafitte ne répondait pas aux exigences réglementaires imposées par la CAF. Un obstacle que ni le coach ni le club n’ont pu lever à temps pour prolonger l’aventure.
Malgré l’envie commune de poursuivre la collaboration, le Stade d’Abidjan, de nouveau qualifié pour la C1, se retrouve face à un impératif de conformité. Lafitte, lui, devrait retourner en France pour poursuivre sa formation, avec l’objectif d’obtenir les certifications nécessaires. Une parenthèse, peut-être, avant un retour dans le futur.
Une histoire d’amour inachevée
Parti en héros, Alexandre Lafitte laisse derrière lui un club transformé et ambitieux. Les supporters des Yéyés et même du public sportif ivoirien, orphelins de ce jeune stratège à l’enthousiasme communicatif, garderont longtemps le souvenir de cette période dorée.
La fin d’un cycle, sans doute. Mais peut-être pas la fin d’une histoire.