Lounès Hattab : “ Nous devons renforcer le travail spécifique chez les attaquants ”

Par Guy Jaures

Le mardi 9 décembre, l’hôtel Azalaï de Marcory a accueilli un séminaire technique réunissant entraîneurs de Ligue 1, Ligue 2 et sélectionneurs nationaux. Animé par le Directeur Technique National, Lounès Hattab, cette journée d’échanges a permis d’aborder plusieurs axes de développement du football ivoirien. À la fin du séminaire, le DTN nous a accordé un entretien pour revenir sur les enseignements et les perspectives de ce rendez-vous.

Bonsoir DTN, vous venez de conclure un séminaire. Peut-on avoir le résumé de votre intervention ?

Lounès Hattab : C’était une journée technique rassemblant l’ensemble des entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2, ainsi que les sélectionneurs des équipes nationales jeunes. L’objectif principal était de rapprocher la Direction Technique Nationale des techniciens, d’écouter leurs préoccupations et de les accompagner dans leurs missions quotidiennes. La matinée a été consacrée à un travail sur la collaboration au sein des staffs techniques. L’après-midi a porté sur le jeu des attaquants, une séance animée par Anthony Le Tallec, ancien joueur professionnel et aujourd’hui entraîneur des attaquants au Havre AC.

Avez-vous le sentiment que les entraîneurs ont bien assimilé vos interventions ?

L.H. : Oui, totalement. Ce n’était pas un cours magistral mais un véritable échange. Les entraîneurs ont posé beaucoup de questions et partagé leurs propres retours d’expérience, notamment sur le management de leurs staffs. C’est exactement l’esprit recherché : que chacun apporte son vécu pour enrichir le collectif.

Quelles sont les principaux problèmes que vous avez identifiés dans le football ivoirien ?

L.H. : Je préfère parler de carences plutôt que de problèmes. Certaines peuvent être corrigées grâce à la formation des cadres et au travail spécifique, notamment chez les attaquants. Aujourd’hui, j’ai été conforté de voir que les entraîneurs partagent mon analyse : il faut renforcer le travail sur le déséquilibre, la prise d’initiative offensive et bien sûr la finition. C’est un chantier important.

La Côte d’Ivoire produit traditionnellement peu de grands gardiens, contrairement à d’autres pays. Est-ce un sujet d’inquiétude ?

L.H. : Pas vraiment. La qualité des gardiens est souvent générationnelle. Nos entraîneurs de gardiens font un excellent travail, et nous les encourageons à poursuivre. En revanche, pour les attaquants, nous avons besoin d’un encadrement plus spécialisé. Cela viendra avec les formations et l’accompagnement adaptés.

Vous êtes en poste depuis février 2025. Quel bilan faites-vous après près de dix mois ?

L.H. : Un immense travail a été effectué, d’abord en matière de diagnostic. Ensuite, nous sommes passés à l’action. Je remercie le président Idriss Diallo et le COMEX qui ont validé et accompagné mon projet. Nous avons renforcé la détection des jeunes talents, structuré les championnats U17 et la réserve nationale, et nous lançons bientôt les championnats U13 et U15 dans les ligues régionales, avec une première ligue pilote à Abidjan-Nord. Nous continuons également la formation de nos entraîneurs, avec de nouvelles compétences ciblées, notamment les analystes vidéo. Et nous allons davantage investir dans le travail spécifique des attaquants, un axe majeur pour les mois à venir.

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