Nommé Directeur Sportif en décembre 2024 après une première partie de saison catastrophique, Lolo Igor a contribué au maintien en Ligue 2 d’ Issia Wazy. Dans cet entretien, il nous raconte son expérience tout en se projettant sur la saison prochaine.
Cette saison a été difficile, mais vous terminez loin de la zone rouge. Parlez-nous de votre expérience avec Issia Wazy.
C’était une très belle expérience, surtout parce que c’est mon environnement, mon milieu. Mais honnêtement, la première partie de saison a été catastrophique. On a terminé 14e à la phase aller, avec seulement 7 points et une différence de buts négative. On était à 4 points du premier relégable, et à environ 9 ou 10 points du 10e. Mathématiquement, ce n’était pas encore perdu, mais dans les têtes, c’était quasiment mission impossible.
Justement, c’est ce challenge qui m’a motivé. Dès ma nomination, j’ai dit au président qu’on allait s’en sortir. Il était un peu sceptique, mais je l’ai rassuré, et il a mis les moyens. Je le remercie pour ça, car c’est en grande partie grâce à lui qu’on a pu se maintenir.
Avec les recrues comme Fofana, Timité, Ingessa et d’autres, on a su trouver le bon équilibre entre jeunesse et expérience. C’est ce cocktail qui nous a permis de redresser la barre.
Quels ont été les moments forts de cette mission ?
Il y en a eu plusieurs, mais je retiens d’abord le match contre Agboville. C’était notre premier match de la phase retour, et c’était capital. On était derniers, eux premiers. Sur le papier, on n’avait aucune chance. Mais on est allés chercher la victoire. Malgré un penalty très discutable sifflé contre nous, notre gardien l’a arrêté, et cette victoire nous a véritablement lancés.
Un autre moment clé, c’est la victoire contre l’ Agir. Ce match comptait énormément, d’abord pour le président, mais aussi pour nous repositionner au classement, vers la 10e ou 11e place, et ne plus regarder derrière.
En finissant 7e, peut-on dire que la saison est satisfaisante ?
Oui, dans l’ensemble. Même si je ne suis pas totalement satisfait de l’effectif. En tant que technicien exigeant, il y a des choses que je n’ai pas appréciées. Mais je félicite les joueurs, les « gamins » comme je les appelle, qui ont adhéré à ma vision. Ce n’est pas évident de venir du monde professionnel et de retrouver des automatismes avec des jeunes qui n’ont pas ce vécu.
Il a fallu leur inculquer une culture de la rigueur, leur faire comprendre qu’ils avaient en face d’eux quelqu’un qui a joué au haut niveau. Et ils ont répondu présents, donc grand respect à eux.
Je remercie également tout le staff : coachs adjoints, préparateurs physiques, entraîneurs des gardiens. Et bien sûr, encore une fois, le président. Il ne connaît pas forcément tous les rouages du football — quand je lui parlais de kinés, de préparateurs, il découvrait — mais il a accepté. C’est ça aussi, construire un club : investir dans ce qui entoure les joueurs pour leur permettre de performer.
Et maintenant, quelles sont vos ambitions pour la saison prochaine ?
On ne va pas se cacher : l’objectif est clair, c’est jouer la montée. On veut jouer le titre. Pour ça, il faut bien recruter, intelligemment, en mélangeant joueurs d’expérience et jeunes prometteurs.
On travaille déjà là-dessus depuis la fin du championnat. Il faut renforcer l’effectif et améliorer les conditions de travail au sein du club. On n’est pas encore au point sur tous les plans, mais c’est en cours. Il faut y aller progressivement pour stabiliser le club sportivement et structurellement.
Vacances ou pas pour vous ?
(Rires) Pas vraiment. Un directeur sportif n’a pas de vraies vacances. Il faut chercher, fouiller, parfois même « voler » un bon joueur à la concurrence. Peut-être une petite semaine de repos, mais je suis déjà au travail pour la saison prochaine.
Dernière question : est-ce que vous jouerez enfin à domicile à Issia la saison prochaine ?
C’est le projet, oui. Mais actuellement, les conditions ne sont pas réunies. On espère trouver une solution pour jouer enfin à Issia, car c’est important pour l’identité du club.