Pour les retrouvailles avec la Sierra Leone, ce vendredi, les Éléphants ont pour mission d’obtenir la victoire pour faire un pas de plus vers la qualification. Ce sera également une occasion pour Emerse Faé de faire quelques réglages.
Après Bouaké, c’est San Pedro et son magnifique écrin du Laurent Pokou que les Éléphants vont retrouver, ce vendredi 11 octobre, plus d’un an après leur première visite historique. A l’occasion de cette 3e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2025, la Côte d’Ivoire va également retrouver la Sierra Leone, 9 mois après leur dernier combat. Les ivoiriens l’avaient emporté par une large victoire (5-1), le 6 janvier 2024, quelques semaines avant le 3e sacre continental.
Continuer sur la dynamique victorieuse
L’objectif principal des pachydermes sur cette rencontre est la victoire. Celle qui permettrait de garder la tête du groupe et de faire un pas de plus vers le Maroc où ils iront défendre leur titre entre décembre 2025 et janvier 2026. « L’objectif pour ce stage est la qualification. Nous voulons allés défendre notre titre. », avait déclaré, Emerse Faé, le sélectionneur national, lors de la conférence de presse de l’annonce de sa liste pour les deux matchs à venir. Un tel résultat sera tout aussi important pour maintenir cette dynamique victorieuse qui renforce la confiance du groupe. En effet, les champions d’Afrique en titre n’ont plus perdu à domicile et n’ont plus concédé la moindre défaite depuis la défaite humiliante (0-4) que leur a infligé la Guinée Équatoriale, le 22 janvier dernier lors du 3e match de poule de la CAN 2023, à Ebimpé. Voilà donc 10 matchs qu’ils sont invaincus, enregistrant 7 victoires dont 4 depuis la fin de la CAN pour 15 buts inscrits contre 6 encaissés.
Ce sera la 7e bataille entre les deux sélections. Les 6 précédentes se sont toutes tenues sur cette décennie. Les deux équipes se retrouvent régulièrement ces dernières années, en éliminatoires, en phase finale de CAN ou en amical. Les Éléphants mènent avec 6 victoires sans aucune défaite pour 13 buts inscrits contre 5 encaissés. La Sierra Leone est un adversaire qui, nonobstant le fait qu’il ait pris quelques galons ces dernières années, réussit bien à la Côte d’Ivoire.
Un retour à San Pedro, une occasion pour faire des réglages
Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Emerse Faé et ses hommes sont certes champions d’Afrique, n’empêche qu’ils ont encore une marge de progression. Le sélectionneur ne regrette certainement pas les départs Max Gradel et de Serge Aurier qui auront tout donné pour cette sélection notamment lors de la victoire en février dernier, encore moins l’absence de l’éphémère Jonathan Bamba, tant il dispose d’un réservoir de qualité. Wilfried Singo a valablement pris le relais de Serge Aurier dans le couloir droit de la défense. Guéla Doué tente même de le contester, quand le jeune Simon Adingra a déjà montré à la CAN que Gradel pouvait aisément aller profiter de sa retraite internationale. Pour le poste de latéral gauche, en absence de Ghislain Konan, Christopher Operi semble pour l’heure donner satisfaction. En défense centrale, Faé s’est trouvé une nouvelle paire solide, Ndicka – Agbadou. Même l’un des meilleurs défenseur centraux à l’heure actuelle en Europe, Ousmane Diomandé (Sporting Club Lisbonne, absent en raison d’une blessure) a perdu le pied dans le onze de départ, idem pour l’excellent Odilon Kossounou (Atalanta) sorti des rangs après la CAN. Ce dernier a même été laissé à la disposition de son club pour cette fenêtre, alors que l’expérimenté Éric Bailly (Villarreal) vient d’effectuer son retour. Ce qui offre une multitude de choix.
L’effectif des Éléphants de Côte d’Ivoire est riche en quantité et en qualité. Il y a très longtemps qu’on avait vu cela, depuis la génération dorée, celle de Didier Drogba (2002-2014). Un problème de riche qui rend Emerse Faé et son staff heureux, tout en ayant des insomnies. Mais, le problème n’est pas à ce niveau. Les Éléphants sont certes invaincus depuis 10 matchs avec une défense plus ou moins solide et une certaine maîtrise dans le jeu, et pas seulement que face à des équipes d’un niveau inférieur. Le match face à l’Uruguay, grande nation de football et l’une des sélections les plus en forme du moment a démontré que les ivoiriens ont de la matière. « Notre équipe progresse comme nous le souhaitons », avait glissé Emerse Faé. Cependant, l’animation offensive est pour l’instant le talon d’Achille de Franck Kessié et ses amis. Cette équipe manque véritablement d’un meneur de jeu. Amad Diallo, forfait pour ce rassemblement avait été essayé dans ce rôle face à la Zambie, à Bouaké, sans grand succès. Son remplaçant, le jeune Bénie Traoré avait apporté quelque chose d’interessant. Peut-il pour autant être confirmé dans ce rôle, où doit-on le confier à un spécialiste, Hamed Traoré, qui retrouve ses sensations à Auxerre ? Une piste de réflexion pour l’entraîneur sur ce match et pour la suite.
Un véritable meneur de jeu pourrait faire du bien à cette équipe dont les attaquants manquent cruellement de ballons dans la surface. Si le staff doit adopter cette idée, un des trois « maestros » du milieu, Kessié, Seri Jean Mickaël et Seko Fofana doit être sacrifié. Encore faut-il trouver un véritable ailier droit, provocateur, qui envoie de bons centres et qui peut aussi jouer dans les pieds de l’attaquant de pointe dans la surface. Nicolas Pépé revenu en grâce à Villarreal semble être le choix numéro 1 à ce poste. Il lui faudra trouver un pendant à gauche, en l’absence de Simon Adingra. Oumar Diakité est le choix naturel, mais ses dernières sorties n’ont pas rassuré grand monde.
Le vrai réglage à faire pour Faé et ses adjoints est donc à ce niveau : l’animation offensive. « Sur ce stage, nous allons travailler la finition, car si nous avions été beaucoup plus tueur avec le nombre d’occasions que nous nous créons, les scores auraient été beaucoup plus larges », reconnaissait l’ancien Nantais. Lors des 10 derniers matchs, les Éléphants n’ont pas inscrits plus de 2 buts sur un match.
C’est la deuxième fois que les Éléphants vont jouer à San Pedro. La première de l’histoire avait eu lieu le 9 septembre 2023, face au Lesotho, en match de qualification de la CAN 2023, à l’inauguration officielle du joyau qui porte le nom de celui qui a inscrit 14 buts en seulement 2 CAN, Laurent Pokou, première grande légende du football Ivoirien. Sangaré Ibrahim qui n’est pas appelé pour ce rendez-vous fut l’unique buteur d’un match assez terne. Malgré tout, San Pedro avait réussi aux Éléphants, tout comme la Sierra Leone l’a toujours été. Les voyants sont sont donc au vert pour les triples champions d’Afrique pour une performance rassurante qui pourra chasser quelques doutes.