Menée contre le cours du jeu, l’Égypte a dû s’employer jusqu’au bout pour venir à bout d’un courageux Zimbabwé (2-1). Un succès arraché dans la douleur qui permet aux Pharaons de démarrer idéalement leur CAN et de rejoindre l’Afrique du Sud en tête du groupe B.
C’est aussi pour ce genre de scénarios que la Coupe d’Afrique des Nations fascine. Un duel en apparence déséquilibré, opposant une Égypte septuple championne d’Afrique à un Zimbabwe encore en quête de repères continentaux, s’est transformé en véritable combat, intense et longtemps indécis, lors du dernier match de la journée du lundi 22 décembre dans le groupe B.
Dès l’entame, les Pharaons confisquent le ballon et imposent leur rythme. Portée par ses individualités, l’équipe égyptienne installe un pressing constant dans le camp adverse. Mais malgré les nombreuses situations créées, la finition fait défaut. Mohamed Salah, Mostafa Mohamed, Trezeguet et Omar Marmoush se heurtent soit à leur propre maladresse, soit à une défense zimbabwéenne bien organisée et solidaire.
Contre toute attente, ce sont pourtant les Warriors qui frappent les premiers. Sur l’une de leurs rares incursions offensives, Dube profite d’un bon travail de Jalai pour ouvrir le score, concluant l’une des seulement trois frappes cadrées du Zimbabwé dans la rencontre. Un but qui glace le stade et récompense le réalisme d’une équipe courageuse, prête à souffrir pour défendre son avantage.
Sous la houlette de Mario Marinica, le Zimbabwé se replie et résiste avec abnégation. En face, l’Égypte multiplie les tentatives : 34 tirs au total, dont 11 cadrés. Mais Washington Arubi, le portier zimbabwéen de 40 ans, réalise une prestation remarquable, enchaînant les parades (9 arrêts) et repoussant sans cesse l’échéance.
Il faut finalement attendre l’heure de jeu pour voir la muraille céder. À la 64e minute, Omar Marmoush trouve l’ouverture après un bon mouvement collectif, redonnant espoir aux Pharaons. Revigorée, l’Égypte accentue encore la pression, poussée par un Salah de plus en plus influent. La délivrance intervient dans le temps additionnel. À la 90e+1 minute, Mohamed Salah surgit pour inscrire le but de la victoire, récompensant enfin la domination égyptienne. L’attaquant de Liverpool soigne ainsi ses statistiques et offre trois points précieux à son équipe.
Le scénario est cruel pour le Zimbabwé, qui aura longtemps cru tenir un exploit avant de craquer dans les derniers instants, après avoir laissé énormément d’énergie sur le terrain. Mais leur prestation courageuse force le respect.
L’essentiel est assuré pour l’Égypte. En évitant le piège des Warriors, les Pharaons lancent parfaitement leur compétition et rejoignent l’Afrique du Sud en tête du groupe B avec 3 points et une différence de buts de +1. Un succès précieux, même s’il appelle déjà à plus d’efficacité pour la suite du tournoi.