Égypte – Afrique du Sud : défaite amère des Bafana Bafana

Par Guy Jaures

Dominateurs mais inefficaces malgré une supériorité numérique, les Bafana Bafana se sont inclinés face à une Égypte réaliste et héroïque (1-0). Un succès précieux qui propulse les Pharaons seuls en tête du groupe B et les qualifie pour la suite.

 

Six ans après l’humiliation de 2019, lorsque l’Afrique du Sud avait éliminé l’Égypte au Caire dès les huitièmes de finale, les Pharaons ont pris leur revanche. Dans un match tendu, parfois étouffant, l’efficacité égyptienne a fini par faire la différence face à des Sud-Africains pourtant largement dominateurs. Dès l’entame, le rythme est élevé. À la 11e minute, Mohamed Salah manque de peu de conclure un joli mouvement collectif à trois. Mais ce sont bien les Bafana Bafana qui imposent leur loi dans le premier quart d’heure. Très agressifs sur le porteur du ballon, ils monopolisent la possession et se projettent rapidement à la récupération, compensant leur déficit technique par une intensité physique remarquable. Progressivement, l’Égypte parvient à poser le jeu. Les hommes de Hossam Hassan tentent de construire, mais se heurtent à un bloc sud-africain dense et rigoureux. À la 20e minute, Mokoena se sacrifie pour stopper la chevauchée d’Omar Marmoush. Le coup franc qui suit, frappé par ce dernier, frôle le cadre.
Alors que la rencontre semble s’enliser, un fait de jeu fait basculer la partie. Juste avant la pause, l’arbitre accorde un penalty à l’Égypte pour une main dans le visage de Mohamed Salah. Le capitaine des Pharaons se fait justice lui-même à la 45e minute, en transformant la sentence d’une panenka pleine de sang-froid.
La fin de la première période est marquée par la tension. Mohamed Hany est expulsé, laissant l’Égypte à dix et offrant un avantage numérique aux Sud-Africains pour toute la seconde période.

Au retour des vestiaires, l’Afrique du Sud accentue sa domination. Déjà légèrement devant à la pause (52 % de possession), elle écrase le jeu après l’heure de jeu, atteignant près de 73 % de possession. Mais face à un El Shenawy impérial, les occasions ne se concrétisent pas. Le gardien égyptien s’illustre notamment à la 51e minute sur un centre-tir d’Oswin Appollis, puis à la 74e sur une frappe de Mudao dans la surface. Malgré les contres égyptiens menés par Salah et Trezeguet, la pression est constante sur le camp des Pharaons. À la 78e minute, une talonnade inspirée de Foster trouve Aubrey Modiba, dont la reprise du gauche est encore repoussée par El Shenawy. Dans le temps additionnel, la frustration sud-africaine atteint son paroxysme : à la 92e minute, une frappe de Mokoena est déviée par une main égyptienne, mais après recours à la VAR, l’arbitre maintient sa décision de ne pas accorder de penalty. Les dernières minutes sont irrespirables. Makgopa manque le cadre de la tête à la 97e minute, avant que l’Égypte ne se crée encore une opportunité par Mohamed Shehata à la 100e. Hossam Hassan, nerveux sur son banc, demande sans cesse à ses joueurs de rester calmes et solidaires.

Au coup de sifflet final, le constat est cruel pour l’Afrique du Sud : dominante, entreprenante, mais inefficace. À l’inverse, l’Égypte signe une victoire heureuse, obtenue au prix d’un immense courage et d’une grande discipline défensive. Ce succès permet aux Pharaons de prendre seuls la tête du groupe B (6 points +2) et de valider leur qualification. Les hommes de Hugo Broos auront néanmoins l’occasion de se relancer dès ce lundi face au Zimbabwé, également dos au mur, dans un match décisif pour leur avenir dans la compétition.

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