Le Collectif des Agents de Football FIFA de Côte d’Ivoire (CAFF-CI) a animé, le mercredi 12 novembre 2025, une conférence de presse au Palm Club Hôtel d’Abidjan autour du thème : « Agent de Football FIFA : Rôle, enjeux et perspectives ». Une rencontre riche en échanges qui a permis de rappeler les responsabilités, les défis et les réformes encadrant ce métier au cœur du football moderne.
Un collectif en pleine structuration
Sous la houlette de son président Ibrahima Bamba, entouré du vice-président Laurent Tra Botti et du responsable de la communication Franck Konan-Wandnet, le CAFF-CI a réuni la presse, les dirigeants de clubs, les responsables d’académies et plusieurs acteurs majeurs du football ivoirien. Cette conférence s’inscrivait dans une volonté de clarifier le rôle de l’agent, souvent méconnu, et de promouvoir un exercice professionnel, éthique et réglementé du métier.
Créé en février 2024 à l’initiative de quinze agents FIFA ivoiriens, le CAFF-CI s’est donné pour mission d’unir les forces de la profession pour défendre ses intérêts, tout en contribuant activement au développement du football national. En novembre 2025, le collectif compte déjà 30 membres actifs, basés en Côte d’Ivoire et dans la diaspora, tous détenteurs d’une licence officielle FIFA. Leur objectif commun : professionnaliser, structurer et valoriser le rôle des agents de football ivoirien, en Côte d’Ivoire comme à l’international.
Une vision et des missions claires
Le CAFF-CI se définit comme une organisation professionnelle regroupant l’ensemble des agents de football licenciés FIFA originaires de Côte d’Ivoire. Sa vision est de devenir un acteur central de la gouvernance du football ivoirien, reconnu pour sa transparence, sa compétence et son engagement au service du développement du sport.
Ses missions principales :
Structurer le réseau national des agents licenciés FIFA, promouvoir la transparence, la compétence et la collaboration dans le métier, protéger les intérêts de ses membres auprès des institutions nationales et internationales, accompagner les talents ivoiriens dans leur parcours sportif et personnel et valoriser l’expertise ivoirienne en matière de représentation et de gestion de carrière.
Les objectifs stratégiques
Le collectif ambitionne de mettre en place un cadre de concertation et de gouvernance entre agents, d’instaurer un code d’éthique aligné sur les standards de la FIFA, et de renforcer la visibilité internationale des agents ivoiriens. Le CAFF-CI souhaite également développer des partenariats solides avec les clubs, les académies, les fédérations et les médias, tout en participant activement aux réformes structurelles du football national.
Ses valeurs fondamentales sont : Intégrité, professionnalisme, solidarité, engagement et innovation. Elles guident l’action quotidienne du collectif, résumé dans son slogan : « Professionnalisme, unité et excellence au service du football ».
Le rôle et le statut de l’agent FIFA
Selon le Règlement sur les Agents de Football FIFA, un agent est une personne physique disposant d’une licence délivrée par la FIFA, l’autorisant à fournir des services de représentation et d’intermédiation. Historiquement chargé de gérer la carrière des footballeurs, son champ d’action a été élargi : il peut désormais représenter un joueur, un entraîneur, un club ou une ligue centralisée.
Ses missions sont multiples : conseil sportif, gestion contractuelle et patrimoniale, accompagnement juridique et commercial, protection de l’image, etc. L’agent de football est ainsi un partenaire de confiance, permettant au joueur ou à l’entraîneur de se concentrer sur sa performance, pendant qu’il veille aux aspects administratifs, financiers et légaux. Ce rôle stratégique en fait un pilier essentiel du développement du football professionnel.
Le nouveau règlement FIFA : redorer le blason de la profession
Entré en vigueur le 9 janvier 2023, le nouveau règlement des Agents de Football de la FIFA marque un tournant dans la gouvernance mondiale du métier. Adopté en décembre 2022, il vise à restaurer la crédibilité d’une profession souvent ternie par des dérives et à garantir des standards professionnels uniformes.
Parmi les principales réformes :
La rétablissement du système de licences FIFA (supprimé en 2015), l’interdiction de la pluri-représentation et introduction du principe de double représentation encadrée, le plafonnement des commissions d’agents, l’obligation d’un accord de représentation écrit, limité à deux ans maximum et renouvelable uniquement par un nouveau contrat et la protection accrue des mineurs et obligation de formation continue pour les agents.
Toute clause de renouvellement automatique est désormais nulle et non avenue, et les contrats doivent mentionner les noms des parties, la durée, la nature des services, la commission due et les signatures. Ces dispositions visent à instaurer une transparence totale et à lutter contre les abus.
Lutter contre les “faux agents” et protéger les jeunes talents
Le président du CAFF-CI a insisté sur la gravité du phénomène des “faux agents”, particulièrement en Afrique. De nombreux jeunes joueurs sont victimes d’arnaques et de promesses fictives de transferts à l’étranger. Pour Ibrahima Bamba, seule une application rigoureuse du règlement et une vigilance accrue des familles et des académies permettront d’enrayer cette dérive. « Un enfant qui aspire à devenir professionnel doit être accompagné par un agent agréé, capable de défendre ses intérêts dans le respect de la réglementation », a rappelé le président du collectif. Le CAFF-CI prévoit d’organiser des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes, des parents et des responsables de centres de formation, afin de promouvoir la formation et l’encadrement professionnel des futurs footballeurs.
Un acteur de confiance dans l’écosystème du football ivoirien
Le collectif se positionne comme un interlocuteur crédible entre les joueurs, les clubs et les institutions. Il ambitionne de renforcer les liens avec la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), la CAF, la FIFA, ainsi que le Ministère des Sports. Ces collaborations visent à garantir une meilleure régulation du marché, à instaurer une culture d’éthique et de transparence, et à rehausser les standards du football ivoirien.