À l’occasion de l’inauguration du terrain rénové des 4 Paniers à Yopougon, Ruben Boumtjé Boumtjé, directeur des opérations de la Basketball Africa League (BAL), revient sur les motivations, les ambitions et les perspectives de ce programme d’infrastructures en Afrique.
Qu’est-ce qui a poussé la BAL à mettre en place ce programme d’infrastructures ?
R.B.B. : La BAL est la première ligue professionnelle de basketball en Afrique. Notre rôle est de développer tout l’écosystème du basketball africain. Cela passe par un travail profond sur les infrastructures, la formation des coachs, des arbitres et l’accompagnement des communautés. Sans infrastructures, il est presque impossible pour les joueurs de se développer. Nous avons donc pris un engagement ambitieux : construire 1 000 terrains dans les dix prochaines années. Il y a énormément de talent en Afrique. Beaucoup d’entre nous avons grandi sur des terrains précaires. Notre objectif est de créer des espaces adéquats pour que les jeunes puissent progresser.
Au-delà des terrains, qu’est-ce qui manque encore pour faire décoller totalement le basketball africain ?
R.B.-B. : Les infrastructures sont essentielles, mais nous travaillons aussi beaucoup sur la formation des coachs et des arbitres. Ce sont les fondations de tout sportif, partout dans le monde. Ensuite, il faut offrir des opportunités. Si nous donnons aux jeunes de bons terrains, des entraîneurs qualifiés et un environnement favorable, les résultats viendront naturellement dans les années à venir. Avec la persistance de tous (institutions publiques, partenaires comme WAVE, acteurs du secteur), je suis convaincu que nous verrons de plus en plus de joueurs africains atteindre les plus hauts niveaux, y compris la NBA.
Après Yopougon, quelle est la prochaine étape pour la BAL en matière de rénovations et d’inaugurations ?
R.B.-B. : Nous travaillons déjà sur plusieurs projets. Nos équipes, ainsi que celles de NBA Africa, sont très actives. Avec WAVE, il était important d’aboutir à cette rénovation à Yopougon. Nous allons poursuivre les discussions pour déterminer la prochaine implantation. Les besoins sont nombreux, et nous avançons progressivement.
Qu’est-il prévu pour les jeunes talents qui souhaitent poursuivre leurs études ou rejoindre des équipes aux États-Unis ?
R.B.-B. : Depuis des décennies, tout enfant vraiment talentueux a des opportunités, que ce soit pour étudier ou devenir professionnel. Aujourd’hui, une nouveauté majeure existe : la Basketball Africa League, une ligue professionnelle sur le continent, qui n’existait pas à mon époque. Elle offre à nos joueurs une chance de se développer ici, en Afrique, tout en ouvrant des portes vers la NBA ou vers les universités américaines pour ceux qui atteignent un niveau exceptionnel. Mais ce qui nous tient à cœur, c’est de retenir le talent africain en Afrique.
Avoir des infrastructures comme celle-ci, avoir une ligue comme la BAL, c’est construire une véritable plateforme pour permettre à nos jeunes de devenir de bons professionnels sans avoir à quitter leur continent.