Le Stade d’Abidjan est en ce moment sous l’effet Alexandre Lafitte. Arrivé à la tête de l’équipe première début janvier, en remplacement d’ Oussou Israël, le technicien français est en train de redresser une équipe à l’agonie il y a encore quelques semaines.

 

 

Le licenciement d’ Oussou Israël n’a vraiment pas été une surprise au vu des résultats du club qui étaient aux antipodes de l’objectif fixé en début de saison par les dirigeants. Par contre, la surprise fut la nomination d’ Alexandre Lafitte à la place de l’homme qui a ramené le club dans l’élite. A 25 ans, l’homme qui a fait ses classes au Stade Montois est devenu en début d’année le plus jeune entraîneur français du monde. En signant son contrat, sa mission était bien définie : ramener l’équipe dans le haut du classement.

Méconnu du public ivoirien comme du grand public français, son arrivée a suscité des interrogations. Mais le jeune entraîneur qui a obtenu à seulement 20 ans le Brevet UEFA A et dont on dit du côté de la France comme un éducateur qui maîtrise l’humain dans sa compréhension globale a eu le temps de travailler avec son groupe durant la trêve. Le temps de récompenser un nouveau groupe avec de nouvelles recrues tels l’ international Malien, Abdoulaye Faye arraché aux Blacks Star de Bamako (contrat de deux ans), Ezéchiel Tra Bi, revenu de la deuxième division de l’ Inde (contrat d’un an et demi) pour remplacer son meilleur fusil, Ouattara Do Romaric (7 buts), blessé avant le CHAN (Janvier-février en Algérie) tout en laissant partir ceux qui ne donnaient plus satisfaction comme l’ancien maître à jouer Moïse Assamboi, parti chez le rival, Stella Club et Yessoh kizito. Titulaire d’un master STAPS en optimisation de la performance, Lafitte a ramené une équipe stadiste sur le terrain avec un nouvel état d’esprit : refuser la défaite.

 

 

De la 13e à la 8e place

Dans le jeu, ce n’est pas encore cette équipe joueuse que dirigeait Oussou en Ligue 2, la saison dernière, mais Lafitte lui a redonné l’âme de celle qui refuse de perdre. Lors de sa prise de fonction, les bleus et rouge pointaient à la 13e place du classement avec 16 points. En 5 matchs, sous son onction, les Yéyés comptent 3 victoires et 2 nuls. Trois succès sur les trois dernières sorties, ce qui n’était plus arrivée à l’équipe depuis la 4e journée (succès face à Korhogo 4-1). Une bonne série qui propulse l’équipe à la 7e place (27 points +1), à 4 points de la 4e place qualificative aux play-offs, tenue par l’ AFAD. Un regain de victoire qui porte inévitablement la signature de l’ancien adjoint de l’équipe féminine du Paris Saint-Germain, mais qui est également porté par les retours en grâce dans la défense d’un certain Franck Okoubi et au milieu de Gnolou Claude, du retour en forme sur le front de l’attaque de Parfait Begbin, bien aidé par le promoteur Faye Abdoulaye et du puissant Tra Bi Ezéchiel.

En 5 matchs, l’attaque tombée en panne depuis la 8e journée a planté 7 buts et la défense n’a encaissé qu’un seul (1-1 face face à l’ASI, 17e journée). Il est déjà à une victoire du nombre que son prédécesseur avait enregistré avant son départ en 15 matchs (4 victoires, 3 nuls et 7 défaites). En attendant de retrouver son football académique qu’on lui connaît, le Stade d’Abidjan de Lafitte poursuit calmement sa remontée vers les sommets du classement en assurant l’essentiel, la victoire. En mettant à 9 points la zone de relégation tout en revenant à deux victoires du top 4 synonyme de play-offs, les dirigeants du stade peuvent déjà s’imaginer avoir trouvé son bon ” sorcier blanc” qui leur redonne l’espoir de croire à l’objectif fixé du début de saison : le titre de champion.

Est-il trop pour s’enflammer ? Les prochaines journées seront les juges de paix de toutes les interrogations que suscitent le début de travail du jeune Alexandre Lafitte.