Avec un axe central en quête de stabilité, les éléphants présentent une défense poreuse sous Jean-Louis Gasset après 9 matchs disputés. Un tendon d’Achille qu’il faudra vite corriger, à quatre mois de la CAN à domicile.

Arrivée à la tête de la sélection Ivoirienne le 20 mai 2022, Jean-Louis Gasset va diriger son 10e match ce samedi 9 septembre, dans le nouveau stade de San Pedro, face au Lesotho, dans le cadre de la 6e et dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 que va accueillir la Côte d’Ivoire. Sur ses 9 matchs dirigés en un an et 4 mois maintenant, le bilan comptable du technicien Français plaide en sa faveur : 6 victoires et deux défaites.

Seulement 3 clean-sheet

La défaite (0-3) à Ndola, face à la Zambie est un révélateur de la porosité de la défense Ivoirienne. Ce soir là, Serge Aurier et ses partenaires avaient encaissé leur 7e, 8e et 9e buts en 9 rencontres. Des chiffres qui démontrent toute de suite que le secteur défensif est le véritable chantier sur lequel doit se pencher Gasset et son équipe. Car sur les 9 matchs qu’ils ont dirigés l’équipe n’a fait que 3 clean-sheet, face à des équipes moins côtés (Burundi, Lesotho et les Comores). À chaque fois que les éléphants ont rencontré une équipe d’un niveau élevé, ils ont concédé au moins un but, Togo, Guinée, Zambie, Burkina Faso. Des équipes qui ne sont même pas les meilleures du continent et ne font figure de favoris à la victoire finale de la CAN 2023.

Un axe central qui peine à se dessiner

La porosité de la défense des éléphants ne s’explique pas par le fait que les défenseurs centraux ne sont pas tous de bon niveau. L’explication se trouve peut-être dans le management du sélectionneur. Jean-Louis Gasset a reçu pour mission de bâtir un commando en moins de deux ans pour au moins atteindre le dernier carré de la CAN à domicile. L’ancien entraîneur de Bordeaux s’est donc depuis sa prise de fonction lancé dans un ballet d’essai. Ainsi, en 9 matchs 8 défenseurs centraux ont débuté comme titulaire pour 9 paires différentes. Simon Déli est celui qui a le plus été utilisé dans ce secteur avec 4 titularisations. Éric Bailly et Sylla Abakar viennent en deuxième position (3), ensuite Sinaly Diomandé, Odilon Kossounou, Jean-Philippe Gbamin (2) et enfin Willy Boly, Wilfried Kanon (1 titularisation). Sur les côtés de la défense, l’ancien adjoint de Laurent Blanc a utilisé 5 éléments dans la peau de titulaire : deux latéraux droits et trois sur le côté gauche.

 

Dans ce secteur Serge Aurier (6) est celui qui a été le plus aligné d’entrée, Ghislain Konan (5), Wilfried Singo (3), Souleyman Doumbia (2) et Hassane Kamara (1). Dans le rôle du dernier rempart, Sangaré Badra Ali a été aligné à 7 reprises contre 2 pour Folly Ayayi.

Une rotation qui ne permet pas de créer une véritable complicité dans le secteur, ce qui explique certainement ces chiffres qui contrastent avec ceux de l’attaque (18 buts inscrits).

Mais faut-il pour autant s’inquiéter, en oubliant que Gasset a été très claire avec qui veut l’entendre ? Le chef du commando avait fait comprendre aux Ivoiriens qu’il était dans une période d’essai qui lui permettrait d’avoir son véritable groupe après la fenêtre de ce mois de septembre. Mais d’un autre côté, on est en droit de se demander comment une équipe déjà connue à 70 ou 80% (selon le sélectionneur) n’a toujours pas une paire centrale identifiée après 9 matchs ?

Quant on sait aussi qu’un joueur comme Éric Bailly qui bénéficie de la confiance de Gasset n’a pas été convoqué pour ces deux matchs et qu’en revanche, un garçon comme Evan Ndicka va faire ses premiers pas sous les couleurs orange blanc et vert, on devrait encore s’attendre à de nouvelles paires centrales pour les deux prochains matchs.