Dans les eaux Camerounaises, la balade s’était finalement terminée dans les mailles des lions du Sénégal. Mais, les Requins Bleus ont faim, et pour une 4e participation à la CAN, ils veulent aussi manger à satiété dans les eaux douces Ivoiriennes.

Du 19 janvier au 10 février 2013, l’Afrique du Sud recevait la 29e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. C’était la deuxième fois que le pays de Nelson Mandela organisait la compétition. Une organisation qu’elle avait acceptée suite à l’incapacité de la Libye, alors déchirée par une guerre civile de le faire. A cette édition, alors qu’on attendait les grands noms comme la Côte d’Ivoire des Didier Drogba, Kolo Touré, Yaya Touré, Zokora Didier, le Ghana des Ayew et Assamoi Gyan, la Zambie de Hervé Renard, championne sortante, l’Algérie, c’est une petite île, le Cap-Vert qui faisait sensation aux côtés de l’inattendu Nigeria, vainqueur cette année là.

Un début d’histoire intéressant avec la compétition

Le Cap-Vert s’était ainsi révélé aux yeux du monde entier dans le sud de l’Afrique pour une première participation à la CAN en atteignant les quarts de finale. Ryan Mendes et ses coéquipiers avaient été sortis par le Ghana (0-2). Ce fut leur seule défaite dans cette première aventure (qui était très attendue 38 ans après l’ascension à l’indépendance du pays) après avoir bouclé la phase de poule avec une victoire et deux nuls dans le groupe A face à l’Afrique du Sud, l’Angola et le Maroc. Deux ans plus tard, les Créoles étaient de la partie en Guinée-Équatoriale. Mais, cette fois là, l’aventure fut de courte durée. Après trois matchs nuls, ils n’étaient pas parvenus à sortir du groupe B. Il a fallu attendre 6 ans pour les revoir à la messe du ballon rond continental. Fidèles à eux-mêmes, les Cap-Verdiens réussirent à se qualifier pour les huitièmes de finale en terminant 3e du groupe A avec 4 points, avant d’être éliminé par le futur vainqueur, le Sénégal (0-2).

 

En trois participations, le Cap-Vert a déjà réussi à passer le premier tour à deux reprises, en inscrivant 6 buts pour 11 encaissés (2 victoires signées). Pour la quatrième participation, les Requins Bleus n’arriveront pas en Côte d’Ivoire comme l’ovni que l’Afrique découvrait en Afrique du Sud. En 10 ans, le groupe a beaucoup progressé, guidé par son emblématique capitaine, Ryan Mendes. Un groupe qui est composé de joueurs évoluant à l’étranger notamment en Europe. La randonnée Africaine, lancée il y a 10 ans en Afrique du Sud, fera son escale sur les bords de la lagune ébrié. Si les eaux Camerounaises ont été très chaudes pour les Requins, il y a deux ans, ils espèrent trouver les eaux Ivoiriennes plus douces et calmes pour écrire une nouvelle histoire en CAN. L’objectif sera donc de rejoindre le dernier carré en Côte d’Ivoire ou de rejouer un quart de finale, 10 ans après le premier coup d’essai réussi.

Mais, le Requin devrait tout mettre en œuvre pour éviter les gros filets Africains qui seront sur son chemin dans la lagune ébrié du Plateau. Dans ce groupe B qui évoluera au stade Félix Houphouët-Boigny, les hommes de Bubista auront à faire à l’Egypte et au Ghana avec qui ils ont un compte à régler. Ils joueront aussi une équipe du Mozambique qui est un peu en dessous, lors du deuxième match, le 19 janvier (14 heures). Si l’Egypte et le Ghana restent les deux favoris de ce groupe, le Cap-Vert aura la possibilité de négocier un nul face à ces deux monstres et prendre les 3 points face à son frère Lusophone, le Mozambique, pour espérer finir parmi les meilleurs 3es et revoir le second tour.

Les Cap-Verdiens ont-ils véritablement les moyens pour sortir de ce groupe et aller le plus loin possible ? Au regard de ce qu’ils démontrent depuis 2013 et la phase éliminatoires qu’ils ont mené, leurs adversaires devront se méprendre à les prendre de haut. Les vainqueurs du tournoi Amilcar Cabral ont validé leur ticket pour Abidjan en terminant 2e du groupe B, derrière le Burkina Faso avec 10 points +2, en inscrivant 8 buts contre 5 encaissés. C’est donc une équipe qui a gagné en expérience qui viendra en terre Eburnienne et qui ne sera donc pas facilement prenable.

Ryan Mendes, l’emblématique capitaine

C’est peut-être sans doute le meilleur joueur de l’histoire du pays qui a joué son premier match officiel en 1978 face à la Guinée Conakry (0-1). Ryan Mendes, cet ailier à la technique sud-américaine a connu toutes les catégories de la sélection. Contrairement à plusieurs de ses coéquipiers, il est né sur le sol Cap-Verdien sur lequel il a fait ses premiers pas dans le football, au FC Batuque, avant de rallier la France où il a défendu les couleurs du Havre (2008-2012) et de Lille (2012-2017). L’ancien de Nottingham Forest (2015-2016) est aujourd’hui le meilleur buteur de la sélection avec 16 buts qu’il a inscrit en 69 sélections. L’actuel joueur du club Turc, Faith Karagumuk a, à 33 ans l’occasion de marquer personnellement la CAN tout emmenant son pays plus haut.