Après avoir obtenu le nul blanc en Tunisie il y a une semaine, l’Asec Mimosas s’apprête à perpétuer l’histoire face à l’Espérance de Tunis dans son antre mythique du « Félicia ».

 

Avant cette bataille fatidique de la saison des jaune et noir, les entraîneurs des deux équipes accompagnés de leurs joueurs ont satisfait à la sempiternelle conférence de presse d’avant-match, au lieu du rendez-vous de ce samedi 6 avril. Pour la sixième fois, l’Espérance Sportive de Tunis viendra défier l’Asec Mimosas dans le mythique stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Plateau. Pour ces retrouvailles en ligue des champions, le champion Ivoirien veut tout simplement perpétuer la tradition face à l’ogre Tunisien. En effet, l’Asec est sortie victorieuse des 5 précédentes visites des sang et or ici à Abidjan, si on y ajoute la victoire historique des Académiciens en supercoupe d’Afrique 1999 (3-1). La dernière victoire des Mimos remonte à 2007, c’était lors de la dernière journée des phases de poule (2-0).

Cette fois, c’est une place dans le dernier carré qui se jouera demain sous le coup de 20 heures. Un stade de la compétition auquel l’Espérance a pris l’habitude de s’y inviter très souvent ces dernières saisons. En revanche, les Ivoiriens veulent y accéder après 18 ans d’attente. Comment ne pourraient-ils pas croire à cet objectif qui ne l’était pas en début de saison après avoir dominé une phase de poule dans laquelle ils se sont offerts le scalp du finaliste de l’édition dernière, le Wydad Casablanca et après avoir obtenu au courage le nul (0-0) en terre de Carthages ?

 

« Un autre match », Julien Chevalier

Julien Chevalier, l’entraîneur de l’Asec est bien conscient des chances de son équipe « Avec ce premier match, même si c’était difficile, nous nous sommes laissés la possibilité de nous qualifier au match retour. Parce que nous savons qu’en coupe d’Afrique encore plus ou qu’ailleurs, souvent la qualification se joue à domicile. Donc nous avons su être solides chez notre adversaire pour pouvoir être encore en course aujourd’hui donc c’est déjà très bien », a-t-il indiqué en conférence de presse. Le technicien Français sait aussi pertinemment du piège dans lequel est sorti son équipe. Les Mimos qui n’ont jamais gagné en Tunisie avec pour conséquence une élimination à chaque fois qu’ils y ont perdu ont réussi à contenir les Espérantistes à l’aller avec seulement 20% de possession de balle.

« Je reconnais la valeur de ce match nul et les efforts qu’ont fait les joueurs parce que nous savons dans l’histoire, c’est arrivé, l’Asec n’a jamais gagné là-bas. Parfois elle a perdu, ça créé l’élimination donc c’était déjà une étape importante. Notre réflexion sur le départ, c’était de jouer notre qualification sur deux rencontres et de ne pas saborder la première étape et du coup la seconde en manquant un peu de rigueur sur ce premier match. Nous avons su bien le faire et comme vous le dites, il faut tirer les enseignements de ce match. Cela nous a permis dans la période un peu difficile où nous étions malgré tout de reprendre confiance, de voir que nous étions capables de ne pas nous écrouler sous la pression, de répondre mentalement déjà après physiquement aussi normalement. (…) Nous allons nous servir de ces éléments, la confiance retrouvée, le fait d’être dans un contexte plus favorable à domicile pour bien utiliser les arguments du premier match et puis surtout nos qualités où la deuxième rencontre pourra se jouer différemment », a fait savoir l’ancien sélectionneur adjoint du Togo.

 

« Nous sommes positifs », Aka Essis Baudelaire

La tâche ne sera pas facile ce soir pour une équipe de l’Asec Mimosas qui montre un visage odieux en championnat (7e) et un autre moins lumineux en Afrique sur les dernières sorties avec seulement 2 buts inscrits en 2024. Face à ce géant du continent, c’est donc un exploit que les Mimos doivent créer avec la meilleure équipe possible, de l’avis de leur entraîneur « Nous sommes motivés par cette affiche. Nous allons aborder ce match avec la meilleure équipe possible pour essayer d’aller chercher cet exploit ». Chevalier a confié qu’à l’exception de quelques blessés, tout son monde est disponible. Une équipe qui croit en ses chances de qualification comme l’a avoué le capitaine Aka Essis Baudelaire : « Nous avons fait un bon résultat à l’extérieur, maintenant il faut gagner pour se qualifier. Nous n’imaginons pas la défaite, nous sommes positifs ».

Le groupe a besoin de rester positif, mais surtout retrouver l’efficacité devant les buts. Ce qui a aussi manqué à l’aller notamment la grosse occasion manquée par l’attaquant Serge N’guessan Pokou. Ce dernier a promis se racheter. « Forcément il s’en veut, et comme le coach l’a dit, cela fait un bon moment qu’il ne marque pas en championnat du coup il est un peu en doute. Mais, c’est le même Pokou qui avait délivré l’Asec en Tanzanie et dans d’autres matchs. S’il traverse aujourd’hui un passage à vide, nous en tant que grand frère, c’est de l’encourager afin qu’il retrouve la confiance, parce qu’il nous a promis se racheter sur ce match retour et nous savons qu’il en est capable ».

 

Miguel Cardozo (coach Espérance de Tunis) « Notre objectif, la qualification »

Tout comme les Ivoiriens, les Tunisiens sont aussi positifs. Si l’Espérance Sportive de Tunis traîne un bilan négatif de 5 défaites à Abidjan face à l’Asec, pour Miguel Cardozo, l’entraîneur des sang et or, cela reste des chiffres du passé. Le technicien Portugais assure que lui et son équipe sont sur les bords de la lagune ébrié pour arracher la qualification : « Le passé il existe, mais c’est à nous d’écrire notre histoire, c’est pourquoi nous sommes ici », a-t-il déclaré. Si certains pensent que le résultat du match aller est un handicap pour son équipe, l’ancien entraîneur de Nantes pense plutôt le contraire : « Le match nul de l’aller signifie qu’on doit jouer le retour pour le gagner. C’est notre histoire, c’est notre tradition, c’est notre objectif (…) C’est important de comprendre que ce match retour va être un match différent, alors plus besoin des statistiques du match passé. Il faut maintenant prendre nos responsabilités. Pour cela, nous avons une équipe motivée et capable de le faire. Nous avons tiré des leçons du match aller, nous avons bien étudié l’adversaire, il faut maintenant trouver cette cohésion collective pour gagner ».

Son milieu de terrain de 21 ans, Zakaria El Ayeb a également abondé dans le même sens : « Nous sommes là pour essayer de passer au prochain tour. C’est notre histoire, c’est notre destin. Nous ferons tout pour gagner ce match ». L’ex-international U20 Tunisien assure également que le climat humidité ne sera pas un problème et que lui et ses coéquipiers ne tiennent pas compte des statistiques du passé entre les deux équipes, « Nous sommes là pour écrire notre propre histoire, et je suis bien encadré pour cela », a-t-il conclu.

 

Asec Mimosas – l’Espérance Tunis, cette grosse bataille entre des géants d’Afrique est prévue pour ce soir à 20 heures, au stade Félix Houphouët-Bogny. 700 supporters Tunisiens sont annoncés à ce rendez-vous très important pour la saison des deux clubs. Les actionnaires devront d’abord gagner la bataille des gradins avant de pousser leur équipe à une qualification tant attendue.