En marge de la conférence de presse qu’il a animée le samedi dernier pour lancer l’African MMA League dont il est l’un des fondateurs, Ismaël Bakayoko a accepté de nous accorder un interview. Ce pur produit des arts martiaux veut créer de grands champions Ivoiriens et Africains du MMA, à travers ce magnifique projet.

Vous venez de mettre en place la compétition et compte tenu du lancement de cette compétition, quelles sont les premières impressions ?

M. I.B : je pense que l’engouement y est, j’ai vu exactement les médias sortir, tout le monde est venu pour nous supporter, les jeunes sont là , c’était une première pour moi et je suis vraiment impressionné. Je suis vraiment content et je sens que c’est le début d’une grande aventure.

D’où vous êtes venu l’idée de mettre en place cette ligue ?

M. I.B : Cette ligue vient d’une passion, une passion que je porte depuis que je suis petit, je suis un amoureux des arts martiaux. Comme je le disais ici, je fais les arts martiaux depuis que j’ai cinq ans et j’ai 35 ans d’expérience dans le domaine. Arrivé aux États-unis, j’ai eu l’opportunité d’aller à l’UFC, de voir plusieurs événements à l’UFC en tant que cornement, c’est-à-dire j’accompagnais l’un de mes éléments qui devait combattre. Donc j’ai vu exactement comment on fait , comment l’organisation se fait, l’entraînement des combattants pour arriver où ils sont, donc je me suis dit pourquoi pas venir faire la même chose dans mon propre pays, leur montrer la voie de pouvoir atteindre ces ligues promotionnelles internationales.

Quelle est la particularité de cette ligue, qu’est-ce qui la différencie de ce qui a été déjà fait ici ?

M. I.B : D’abord ce qui la différencie sans pour autant être prétentieux, c’est moi, avec l’information que j’ai, avec tout le bagage intellectuel, le bagage expérimental que j’apporte ici, c’est déjà un plus. Aussi, je suis un combattant, il n’y a pas quelqu’un mieux qu’un combattant pour connaître les réalités des combattants. J’ai combattu, j’ai souffert comme eux et je souffre toujours comme eux , j’entraîne les éléments, je sais exactement ce dont ils ont besoin. Donc la différence elle est là et je ne dis pas que ce qu’ils font ici n’est pas bon, mais en parlant de moi je dis simplement ce que j’apporte ici c’est aussi un savoir du dehors, c’est aussi une expérience du dehors c’est aussi un soutien du dehors, c’est aussi un vécu du dehors, quelque chose que j’ai vécu je veux essayer de transporter ici.

Vous pouvez nous faire un résumé de cette conférence de presse, qu’est-ce qu’on peut retenir de celle-ci ?

M I.B : Ce que nous devons retenir de cette conférence de presse, c’est que nous sommes venus ici pour organiser un championnat. Ce championnat va se dérouler en quatre phases qui se dérouleront le 21 octobre du mois prochain, ensuite nous passerons aux quarts de finale deux mois après, et après deux autres mois la demi-finale et la finale. Durant la finale on va inviter les athlètes des autres pays comme le Bénin, le Togo, le Sénégal et le Cameroun et même invité deux professionnels de l’UFC depuis les États-Unis pour venir partager leurs expériences à nos jeunes pour qu’ils voient exactement le niveau auxquels ils doivent aspirer. On sait qu’ici le MMA fait ses premiers pas, mais la crème de la crème est à l’extérieur, aux États-Unis et en Europe, qu’est-ce que vous prévoyez pour les combattants d’ici, pourront-ils bénéficier de formation, de stage en Europe ou aux États-Unis ?

M.I.B : Vraiment merci pour cette question. Honnêtement parler de tout le processus que je suis entrain de faire, cela fait partie d’un projet. Même si physiquement et techniquement, les athlètes d’ici ont le niveau, ils manquent de beaucoup d’informations devant leur permettre de se démarquer dans le milieu professionnel. Donc quoi faire ? Il faut leur donner des outils ici pour qu’ils puissent commencer à s’entraîner. Donc déjà je crée un championnat, dans le championnat ou ils auront à disputer 4 combats, ce qui veut dire qu’ils auront 4 expériences de combats, ensuite au lieu de faire un combat après l’autre chaque année, on fait 4 combats rapidement, ce qui leur donne beaucoup d’expérience et là maintenant ils commencent à s’imprégner.

Après huit combats, un exemple en UFC avant de pouvoir y accéder il faut faire 10 combats sans défaite, et déposer une pétition. Donc déjà je crée un championnat, imagine, tu gagnes ton premier combat, tu gagnes ton deuxième combat, tu gagnes ton troisième combat et tu gagnes la finale, on fait un autre championnat et sa fait huit combats et les gens peuvent déposer un dossier pour toi parce que tu as montré qu’on avait plus reçu à la télé parmi huit événements qui ont documenté sur un worldside qui montre qu’on a pas truqué des choses, c’est comme ça qu’on forme un champion. Si je viens vous dire que demain je vais envoyer un champion là-bas, bon je vais les blaguer.

Il y a des gens qui viennent ici et disent que « je vais vous envoyer aux jeux olympiques » , le MMA n’est pas encore autorisé aux jeux olympiques, cela ne sera pas pour maintenant, ça sera pour les douze prochaines années mais ils promettent des choses, moi je ne peux pas le faire, ce que je peux le faire, c’est de mettre en place un processus pour qu’ils y arrivent. C’est long, mais toutes les bonnes choses prennent du temps.

Alors, on sait aussi qu’en Afrique le sponsoring dans les sports dits mineurs les sports est très difficile, est-ce que là vous avez pu décrocher le sponsor pour vous accompagner ?

M. I.B : je vais être honnête avec vous, moi je suis direct, Non jusqu’à présent tout est fait sur fond propre. Ça peut être d’une certaine manière de ma faute, moi mon objectif était de venir et montrer que je ne suis pas là après l’argent des gens, je veux vraiment aider les gens, mettre ça en place et après les sponsors vont venir. C’est après être arrivé sur le terrain on m’a fait comprendre que quand tu fais un événement et qu’il n’y a pas de sponsor, les gens peuvent croire que parce que ce n’est pas bon, qu’il n’y a pas de sponsor. Là j’ai commencé à chercher des sponsors mais je me suis pris très en retard mais cela n’empêche pas mon événement d’avoir lieu. Les sponsors, c’est important et la seule personne qui a accepté de me sponsoriser et qui a accepté de travailler avec moi c’est LIFE TV et les autres me disent d’attendre après la CAN, après tchintchin. Moi je ne suis pas découragé, mon événement aura lieu avec ou sans.

Mais est-ce que vous avez contacté le ministère des sports ?

M I.B : Encore une fois, non je n’ai pas contacté le ministère des sports. Je n’ai pas cette culture là, c’est-à-dire cette culture d’aller demander. Pour moi, tu fais un peu et l’on t’accompagne et c’est ce que j’essaie de faire. Faire mes preuves, Si je me lève comme ça pour aller vers le ministère des sports et lui dire je pense que c’est des promesses vides et je ne sais pas faire ça donc voilà la raison pour laquelle je ne suis pas parti vers le ministère. Je veux bien les approcher mais je pense que ce n’est pas le moment.

Un message pour tous ces jeunes qui aimeraient gagner leur vie à travers ce sport.

M I.B : Moi je leur dirais tout simplement, que honnêtement, de mon expérience, tout est une question d’entraînement. Entraînez-vous et documentez vous. Combien de jeunes ici sont partis au ministère des sports pour lire toutes les chartes qui ont été écrites. Qu’est-ce que l’Etat leur doit ? Qu’est-ce que l’Etat doit faire pour eux ? Qu’est-ce qu’ils doivent faire pour l’Etat ? Ils n’ont qu’à se documenter. Tu veux aller quelque part, tu dois te documenter et tu dois bien connaître le domaine dans lequel tu veux partir. Donc moi le conseil que je leur donne, entraînez-vous mais n’oubliez pas d’associer votre effort avec la documentation et l’information et n’arrêtez pas de rêver.