Stéphane Konaté s’est livré à LKS pour commenter sa saison et son 20e titre de champion. À 42 ans, l’un des plus beaux palmarès du sport Ivoirien qui n’ira pas au mondial 2023 vient de remporter le 21e titre de sa longue et riche carrière avec l’ABC, au bout d’une saison longue et harassante.

Quel est le sentiment après avoir atteint cette barre ?

Pour moi c’est un sentiment de fierté qui m’anime, de reconnaissance à Dieu pour m’avoir permis de faire quand même 20 titres de champion national en 23 ans. Je pense que je suis le seul joueur en activité qui ait pu faire ça. Et donc c’est une fierté pour moi, et je me dis que le travail paie toujours et cela a payé.

Quels sont les actes ou valeurs qui vous ont permis d’obtenir autant de trophées collectifs ?

Mais simple. Vous avez le travail, l’abnégation, le don de soi, la résilience, surtout la rigueur. C’est beaucoup de valeurs qui permettent d’avoir une bonne ligne de vie parce que malheureusement aujourd’hui la vie est faite de beaucoup de vices qui permettent de dévier de tes objectifs. Moi, c’est cette rigueur qui m’a permis de pouvoir travailler dur et de rester dans ma ligne directrice et bien sûr de pouvoir glaner autant de trophées surtout avec le même club. Ce qui est aussi très important pour moi, car au-delà de tout, il y a cette loyauté qui est une valeur qui te permet d’être un très grand sportif.

 

 

Est-ce qu’on peut dire que cette barre de 20 est un ” double double ” de trophées ?

Bien sûr qu’on peut le dire, parce que comme je le disais c’est quand même 20 titres en 23 ans, c’est énorme. C’est une fierté pour moi de pouvoir faire ce genre de performance et j’espère que cela va continuer jusqu’à ce que je décide d’arrêter de jouer, parce que comme je le disais tantôt, tant que mes jambes et mon corps répondent positivement aux efforts consentis, je continuerai à jouer. Pour me résumer, c’est XXL et un double double au basket.

Après plus d’un an sans repos, quel est le planning à court terme avant une nouvelle saison ?

Comme je le disais aussi, ça fait 11 mois que je joue au basket sans repos. Cela a commencé par le mois d’août passé avec l’avant-dernière fenêtre des qualifications pour le mondial où nous nous sommes qualifiés avec brio. Après j’ai enchaîné avec la première phase éliminatoire de la BAL avec l’ABC, ensuite le championnat et la phase finale de la BAL jusqu’au mois de juin. Donc pour moi, à court terme c’est d’abord beaucoup de repos, des vacances bien méritées et puis à moyen terme, organiser la 3e édition de mon camp à Korhogo qui va réunir près de 300 enfants en 3 jours. À travers ce camp, je veux aider ces enfants à avoir une activité sportive d’un bon niveau, parce que c’est pratiquement la seule activité sportive dans ce sens à Korhogo et pour moi, le plus important, c’est de réhabiliter les terrains de basket dans cette zone. Cette année, je croise les doigts pour qu’on puisse réhabiliter au moins un terrain en plus pour permettre à ces enfants de pratiquer ce sport que nous aimons tant et aussi espérer être un Stéphane Konaté en devenir.

 

 

Quel est le premier titre qui vous vient à l’esprit ?

C’est celui remporter en 2003 avec l’Africa Sport National, c’est d’ailleurs mon premier titre. Nous étions une très jeune, une équipe dynamique, une équipe avec beaucoup de potentiels. Nous avions bousculé la hiérarchie en battant l’ABC en finale des play-offs. C’est ce premier titre qui m’a révélé à la face du basketball Ivoirien et du monde. Je me souviens de ces nombreux articles de presse durant cette période. C’est un titre qui m’a vraiment marqué. (Ndlr : Pour rappel, après ce titre ” El Jefe ” a remporté 18 titres avec ABC dont 16 consécutifs de 2005 à 2020 et un autre en 2014 avec El Ghezira Sporting Club en Égypte).

Votre mot de fin

Mon mot de fin, est un conseil à toute cette jeune génération qui veut prendre le basketball comme une profession, c’est de travailler dur. Il ne suffit pas non plus de travailler pour travailler. Il faut s’imposer une rigueur, une bonne hygiène de vie pour exceller dans ce domaine qui est le basketball. C’est un domaine très très rigoureux. Qu’ils soient patients avec eux-mêmes pour pouvoir avoir les résultats, car comme on le dit le travail paie toujours. Le temps des hommes n’est pas forcément le temps de Dieu. Bonne chance à tous, aux différentes sélections Ivoiriennes qui participeront aux différentes compétitions internationales.