La Tanzanie s’apprête à participer à sa troisième Coupe d’Afrique des Nations (CAN) lors de l’édition de l’année prochaine en Côte d’Ivoire. Après des performances décevantes au premier tour en 1980 et en 2019, les Taifas Stars aspirent cette fois à franchir cette étape et à briller dans le Groupe F, où ils affronteront le Maroc, la République démocratique du Congo et la Zambie.

Au cours des dernières années, le football tanzanien a pris de l’ampleur grâce à des clubs phares tels que Yanga SC, Simba SC et Azam FC. Grâce aux investissements massifs de ces trois équipes, la Premier League tanzanienne est devenue très attractive, attirant des joueurs talentueux de tout le continent tout en conservant les meilleurs talents locaux. Cette réussite au niveau national semble avoir insufflé un nouvel élan à l’équipe nationale.
En effet, c’est la deuxième fois en trois éditions (de 2019 à 2023) que la Tanzanie se qualifie pour la phase finale de la grande compétition africaine. Avant sa participation en 2019 en Égypte, la Tanzanie avait fait ses débuts en 1980 au Nigeria. À l’époque, elle avait été éliminée prématurément de la compétition, se retrouvant dans un groupe très difficile, avec seulement un point obtenu face à la Côte d’Ivoire (1-1) après des défaites contre l’Égypte et le Nigeria.

Un bilan à améliorer

Il a fallu attendre 39 ans, et le passage de la CAN à 24 équipes, pour voir l’équipe nationale tanzanienne faire son retour en phase finale. Cependant, lors de son dernier passage en 2019 en Égypte, elle a à nouveau été éliminée dès le premier tour, perdant tous ses matchs de poule. La Tanzanie avait alors terminé à la 24e place, inscrivant seulement 2 buts tout en encaissant 6. Le bilan global de la Tanzanie en Coupe d’Afrique des Nations est donc assez modeste (un match nul et cinq défaites en six matchs, avec 5 buts marqués et 12 encaissés). L’équipe aura à cœur d’améliorer ce bilan en Côte d’Ivoire.

Une qualification à l’arraché

Pour se qualifier pour la CAN 2023, la Tanzanie a dû se battre jusqu’à la dernière journée des éliminatoires. Elle était en concurrence avec l’Ouganda pour la deuxième place du Groupe F. Finalement, lors de son déplacement en Algérie le 7 septembre dernier, la Tanzanie a décroché un précieux match nul (0-0). Avec 8 points au compteur, les Étoiles du Kilimandjaro ont réussi à devancer de justesse l’Ouganda (7 points).

L’entraîneur : Abel Amrouche

Cette troisième qualification a été rendue possible grâce au travail de l’entraîneur algérien Abel Amrouche. À 55 ans, il a pris les rênes de l’équipe en mars 2023, suite au départ du Danois Kim Poulsen. À son arrivée, l’équipe se trouvait en mauvaise posture dans les éliminatoires de la CAN, avec un match nul et une défaite. Dès son premier match à la tête de l’équipe, il a réussi à obtenir une victoire en Ouganda (0-1) le 24 mars. Amrouche a su tirer parti d’un mélange de joueurs locaux et expatriés, mettant en place un schéma tactique en 4-3-3 avec Ally Samatta en pointe, épaulé sur les ailes par Msuva (JS Kabylie) et Said Khamis Said (IFK Jedinstvo). Sur la pré-liste de 53 joueurs qu’il a soumise à la CAF, 26 joueurs évoluent en Tanzanie.

L’atout numéro 1 : Ally Samatta

Le travail d’Amrouche a été facilité par la présence d’une génération prometteuse de joueurs tanzaniens, avec en tête de liste Ally Mbwana Samatta. Ancien joueur de Simba SC, passé par le TP Mazembé, Genk et Aston Villa, Samatta est l’un des buteurs africains les plus prolifiques. À 30 ans, l’actuel attaquant du PAOK Salonique en Grèce, est le meilleur buteur de la sélection avec 22 buts en 68 sélections. Vainqueur de la Ligue des champions de la CAF en 2015 avec le TP Mazembé, Samatta avait marqué un but lors de l’édition 2019 de la CAN. Il cherchera à laisser sa marque en Côte d’Ivoire.

Un groupe relevé !

La Tanzanie devra faire face à un défi de taille dans sa quête d’une performance remarquable à la CAN 2023. Elle a été placée dans le Groupe F, basé à San Pedro, aux côtés du Maroc, grand favori du groupe et de la compétition, de la Zambie et de la RD Congo. Le choc entre les équipes anglophones, notamment face à la Zambie, s’annonce déjà électrique. La première étape sera de négocier avec succès le match contre le Maroc, qui les avait battus le 21 novembre dernier lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (0-2).