BAKY ECRIT – La semaine dernière a été marquée par le décès tragique de Jordan Michallet, l’ouvreur de Rouen, à seulement 29 ans. Notre chroniqueur Bakary Meité, qui l’avait croisé sur les chemins du Pro D2, lui rend un dernier et vibrant hommage. Tout en poésie, et en émotions.

 

C’est le cœur lourd que j’écris ces quelques lignes

Le souffle court je prie en restant digne

Jordan s’en est allé

En nous laissant bouche bée

Jordan Michallet

Devant la vie s’est nimbé

À voir les yeux rougis de tes proches

Ma gorge s’est nouée du mal à déglutir

Un feu nourri dans la caboche

Mon cerveau secoué a du mal à repartir

Je t’ai joué une paire de fois

Admiré secrètement ton ineffable coup de pied

J’ai été floué à en perdre la foi

Mystifié bêtement par une impitoyable feinte du nez

Je t’ai vu plaquer courir virevolter

Tel une libellule

Porter soutenir tes coéquipiers

Aussi fidèle qu’un hiérodule

Le rugby perd un de ses nobles serviteurs

Sans avoir su qu’il pleurait dans l’ombre

En dépit de l’amour que l’on a dans le cœur

Les mâchoires resteront serrées pour un grand nombre

La veille Séléné était présente

Comme signe annonciateur d’un drame

Dans la nuit une ambiance pesante

Les yeux clignent évacuateurs de nos larmes

La cité rouennaise est endolorie

Ta famille et tes proches te pleurent

Moins à mon aise j’opte pour l’allégorie

Comme Camille et sa roche je deviens sculpteur

Je te salue ici avec mes mots

À travers les montagnes sur un ton sentencieux

Résolu à ce qu’ils résonnent là-haut

Et t’accompagnent parmi les cieux