La Côte d’Ivoire sort d’une CAN 2023 qualifiée comme la meilleure jamais organisée par la CAF. L’après CAN est donc au chapitre des préoccupations des autorités Ivoiriennes notamment sur la gestion de l’héritage de la 34e édition de la fête du football Africain. Pour réfléchir à cette question, l’ONS a ouvert un atelier de réflexion ce matin.

 

L’investissement massif de l’Etat de Côte d’Ivoire a permis au pays de se doter d’infrastructures sportives et d’hébergement de qualité pour accueillir l’Afrique. Un travail remarquable qu’a reconnu à sa juste valeur la CAF, la FIFA et tous les spécialistes qui ont suivi la compétition. La fête terminée, il faut donc s’occuper de l’après CAN. La question de l’héritage de la Coupe d’Afrique 2023 qui s’est tenue du 13 janvier au 11 février 2024 se posait bien avant le début de la compétition. Des séminaires avaient été organisés pour réfléchir sur la question. Près d’un mois après la fin de la compétition qui s’est conclue sur une victoire extraordinaire des Éléphants, l’Office National des Sports (ONS) remet la question sur la table. Ce mercredi ce 6 mars, il a ouvert un atelier de réflexion avec pour thème « stratégie de gestion des infrastructures civiles de l’Etat et de la gouvernance de l’ONS face aux nouveaux défis. », sous le haut parrainage du Ministre Délégué des sports et du cadre de vie, Adjé Silas Metch.

Sur les deux jours (6 et 7 mars) que vont durer cet atelier, les experts sur la question de la gestion des infrastructures sportives et d’hébergement vont « faire l’état des lieux des infrastructures sportives et leur mode de gestion, examiner les différents modèles de gestion de mobilisation des ressources et de financement des infrastructures sportives afin de faire des propositions adaptées au contexte Ivoirien, déterminer le mode d’exploitation des infrastructures sportives et d’hébergement. ».

Cette première journée a été portée sur la présentation de l’état des lieux des infrastructures au cours de la compétition, les expériences acquises pendant la CAN, la synthèse des réflexions sur la question de l’héritage, le partage d’expériences et enfin les travaux en commission.

L’intérêt de cet atelier

« Après la CAN, tout le monde a constaté la qualité des infrastructures sportives de compétition, d’entraînement et d’hébergement. Que faire donc après la CAN ? Le message est assez clair. A travers deux décrets, le gouvernement a organisé de manière administrative que l’ONS est l’organe chargé de la gestion de l’exploitation des infrastructures sportives. Quand la CAN arrive et que des infrastructures de ce niveau sont acquises, il faut alors s’asseoir pour réfléchir et faire en sorte que ces infrastructures ne tombent pas en désuète comme cela a été le cas ailleurs. Il faut donc permettre à la structure administrative compétente pour exploiter et gérer les nouvelles infrastructures, d’avoir des propositions, des suggestions pour améliorer l’existant. C’est dans ce cadre là que nous sommes à cet atelier de réflexion, sur instruction du Président de la République à l’endroit du Premier Ministre. », a déclaré le Directeur de Cabinet du Ministère des Sports et du Cadre de Vie, Nguessan Yao Alfred, représentant du Ministre Adjé Silas Metch absent à la cérémonie.

L’atelier réunit toutes les structures associatives, Étatiques et les partenaires privés comme l’ONS, le BNETD, les commissions du COCAN et bien évidemment le Ministère de tutelle. « L’intitulé de l’atelier est bien un atelier de réflexion. Vous savez que le domaine du sport est un domaine associatif où il y a des structures venant de divers horizons qui sont des structures associatives, étatiques et des partenaires privés. Il était bon de rassembler ces structures venant d’horizons divers pour mener la réflexion sur les infrastructures sportives et surtout sur leur gestion après la CAN. », a rappelé pour sa part le Directeur Général de l’Office National des Sports, Ousmane Gbané, avant d’ajouter : « Il est claire aussi que l’environnement est mouvant et le contexte est nouveau, donc il y a certainement de nouveaux paradigmes qu’il faut adopter. Maintenant quant aux autres réflexions que nous menons, le tour est de parvenir à une approche qui puisse permettre à l’Etat de garder ses infrastructures en bon état et surtout de pouvoir les exploiter efficacement. Les réflexions de ce jour nous permettront certainement de déterminer un certain nombre de pistes sur lesquelles l’ONS va travailler. ».

Le projet Prissy et les Agoras sur la liste

Crée par le décret numéro 8-1300 du 12 décembre 1980 et modifié par le décret numéro 2014-130 du 20 mars 2014, l’ONS est l’unité administrative chargée de la gestion et de l’entretien des infrastructures sportives civiles de l’Etat. Elle est aussi chargée de la construction de ces infrastructures comme celles de la CAN construite sous sa houlette. Ainsi, hors l’héritage de la CAN 2023, d’autres projets sont sous la main de l’ONS comme les Agoras dont 4 sur 11 prévus sont déjà sortis de terre « Aujourd’hui nous avons 11 Agoras sur notre liste. 4 ont été déjà construits. 1 est en exploitation à Koumassi, il nous reste à lancer les exploitations de ceux de Port-Bouët, de Yopougon et d’Abobo. Ce sont des infrastructures qui se sont intégrées dans le paysage humain et qui ont un mode de gestion qui peuvent amener à réfléchir sur les autres infrastructures sportives en Côte d’Ivoire. C’est donc un projet intéressant. Nous avons 7 autres Agoras dont la construction devrait s’achever s’achever cette année. », a rappelé Ousmane Gbané.

Il y a également les projets prissy qui sont des projets de réhabilitation et d’équipements des infrastructures sportives. Ce projet porte essentiellement sur les infrastructures sportives qui ont été construites à l’occasion des fêtes de l’indépendance. Ces infrastructures pour certaines sont dans un état où il faut faire un travail de réhabilitation. Le travail à commencer et devrait prendre fin au plus tard en 2025, pour offrir à toutes les régions de la Côte d’Ivoire des infrastructures qui permettront la bonne pratique sportive.

La gestion des infrastructures sportive civiles et d’hébergement héritées de la CAN qui viennent de s’ajouter aux autres projets pousse aujourd’hui l’ONS à repenser sa politique. Et son patron croit pouvoir relever les défis qui se présentent : « Les défis, c’est de parvenir à une exploitation rationnelle de toutes les infrastructures que nous avons, de parvenir à leur maintenance. Ce n’est pas chose facile, des exemples ailleurs ont montré que certaines infrastructures d’un certain niveau sont tombées en désuétude après les compétitions. Nous avons organisé la plus belle des CAN et nous nous réaliserons la plus belle des après CAN. »

Cet atelier de réflexion prendra donc fin ce jeudi 7 avec notamment les conclusions des travaux des différentes commissions qui aboutira sur la présentation et la validation de la matrice stratégique de cette action.