En conférence de presse, le coach Stéphane Leite et la joueuse Aminata Dosso ont mis l’accent sur ce match désastreux sanctionné par la défaite (68-83) face au Cameroun.
Une entrée dans le match très difficile marquée par un premier quart-temps (14-23) pour un score à la mi-temps de (25-55) que les intervenants ont tenté d’expliquer.
Stéphane Leite : « C’est un peu désastreux sur la première mi-temps. Le match de ce soir est un échec. Hier, on sort avec des honneurs et on se dit qu’on aurait pu expérimenter le final. Aujourd’hui, au vu de notre prestation, on se rend compte qu’on est finalement à notre place…J’ai eu du mal à trouver mon équipe. Il a fallu qu’on change aussi d’équipement à dix minutes du début du match. Il y a pas mal de situations qui n’excusent rien. On manque d’expérience pour finir. Il y a un manque d’expérience. Aujourd’hui, il manque de l’expérience pour trouver de la résilience. »
Dosso Aminata : « Pour être honnête, il n’y a pas beaucoup de positif sur ce match. Il n’y a pas de positif du début à la fin. »
Aujourd’hui, 23 des points inscrits sont venus du banc, un impact qui porte à réflexion selon le coach.
Stéphane Leite : « Si vous coachiez, est-ce que vous iriez sur le terrain avec votre banc ? On peut toujours se poser la question. Est-ce que le banc devrait être titulaire ? Est-ce que le 5 titulaire devrait être sur le banc ? C’est une vraie question. Aujourd’hui, notre 5 titulaire n’était pas loin de nous amener en demi-finale. Donc, on a fait ce choix-là. Aujourd’hui, s’il y a une joueuse que je veux sortir, parce qu’Aminata a joué. Pour moi, elle apporte du point en plus aujourd’hui. C’était un peu moins le cas hier ou avant-hier. Donc, elle apporte des points. C’est évident que le banc est important. Moi, ce que je remarque, c’est surtout que mes leaders n’en marquent pas aujourd’hui. On a Laetitia Sahié qui a mis très peu de points et Kariata qui en met 6 aujourd’hui. Donc oui, dans ce cas-là, le banc doit prendre le relais. Je trouve qu’elles l’ont bien fait. Comme je disais au fil, j’ai une grosse mention spéciale pour Anna qui avait vraiment beaucoup de frustration et a montré de très belles choses. La question, c’est est-ce qu’Anna Mabelle aurait pu jouer hier ? En tout cas, elle a montré que c’est la question à se poser. Vous avez raison. »
Un non-match qui porte aussi sa source dans le mental de l’équipe après la désillusion de la veille.
Stéphane Leite : « Je pense qu’aujourd’hui, on a montré des signes de fatigue et on a surtout manqué de résilience. C’est-à-dire que pour moi, on a joué une équipe qui a perdu très largement hier. Et qui, à la mi-temps, savait qu’elle avait perdu. Et nous, on a pris un coup de massue et on n’a pas su se relever. Ce matin, ça a été très compliqué de se relever, de revenir à la bataille. Et on s’est aperçu que ça a été très compliqué sur cette première mi-temps. Pour moi, je ne veux pas trouver cette excuse-là. Mais aujourd’hui, je pense que c’est un apprentissage pour l’avenir. Le fait de se dire que dans une compétition comme ça, il faut être capable de switcher très vite d’une désillusion à aller vers l’avant. Donc voilà, on avait des armes pour rivaliser. »
Dosso Aminata : « Votre question, c’était si le choc émotionnel était encore présent ? Je pense que oui, on ne va pas se mentir. On reste des êtres humains. Hier, ça a été très, très compliqué en sachant qu’on s’est battus du début à la fin, qu’on n’a pas démérité. Et maintenant, en tant que joueuse professionnelle pour la plupart d’entre nous, on doit passer le cap. On a perdu un match parce que des matchs, on va en perdre encore le long de notre carrière, il faut savoir rebondir et rebondir vite. C’est-à-dire que le prochain match, il faut savoir se donner à 100% comme si rien ne s’était passé la veille. Et voilà. »
Maintenant que le top 5 n’est plus à portée de main, le groupe se sent-il prêt à finir le championnat par une victoire et obtenir la 7e place face à l’Ouganda ce samedi ?
Stéphane Leite : « Merci. C’est la question que j’ai posée aux filles. Est-ce qu’on est prêt à travailler pour finir correctement ? On ne peut plus parler de finir en beauté. On aurait pu finir correctement si on avait gagné ce match-là. Pour moi, ce match, c’était l’occasion de ne pas trop mal finir avec le quart de finale. C’est l’occasion de réussir sa compétition. Ce match-là, c’était l’occasion de ne pas complètement la louper. Pour moi, c’est une compétition loupée avec ce match-là. Je crois qu’il est important de finir sur une victoire. C’est ça. Maintenant, j’ai dit aux joueuses que je n’aurais pas de grand discours, qu’à un moment donné, il faut qu’elles prennent ce leadership et qu’elles soient capables de donner le cœur qu’elles ont mis sur les trois premiers matchs.»
Dosso Aminata :« Votre question, je pense que si vous la posez à n’importe quel athlète, il vous dira oui. On sera prêts pour demain, mais il faut être réaliste. Il y a la fatigue qui s’accumule. Il y a la frustration qui s’accumule. Il y en a qui n’arrivent pas à gérer ça. Je remercie Vero qui est notre préparatrice mentale parce qu’elle est d’une très grande aide parce qu’elle est d’une très grande aide. Il y en a qui n’ont pas l’habitude d’avoir ça. Je ne pense pas qu’elle réalise l’impact positif qu’elle a sur nous. Demain, on va venir. C’est sûr, on va venir, on va se présenter. Maintenant, comment le match va se passer, c’est propre à chacun parce que je ne veux pas faire le match toute seule. C’est un sport d’équipe. Maintenant, c’est une question d’envie, c’est une question d’ego. Là, on va vraiment parler d’ego parce que si on n’a pas d’ego, on n’est pas là pour représenter le pays. Et si on n’est pas là pour représenter le pays, on n’a rien à foutre ici.»