Entretien / Pierre Mariotti :  » Je suis toujours sous contrat avec Issia Wazy, qui… »

Par Guy Jaures

Son arrivée en Côte d’Ivoire, son départ de l’Africa Sports et d’ Issia Wazy, son regard sur le football ivoirien, Pierre Mariotti s’est livré à nous au cours d’un entretien.

Le Kpakpato Sportif : Bonsoir coach Mariotti, On espère vous trouver en bonne santé.

Pierre Mariotti : Je vais bien, merci.

LKS : Coach, pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?

P.M : Je viens d’une île en Méditerranée qui s’appelle la Corse, qui appartient à la France, mais nous avons notre identité et notre propre langue. Après une honnête carrière de joueur amateur et en national, j’ai passé mes diplômes d’entraîneur très jeune, notamment mon brevet d’état d’ entraîneur et plus tard l’UEFA A. J’ai surtout entraîné en Corse, à Ajaccio et à Bastia où j’ai gagné des championnats et des accessions dans les compétitions nationales françaises.

LKS : Comment arrivez-vous en Côte d’Ivoire, notamment à l’Africa Sports qui vous offre cette première expérience dans le pays ?

P.M : J’arrive en Côte d’Ivoire en octobre 2022. J’ai été appelé pour venir en tant qu’adjoint par le coach Mohamed Hage. Je me trouvais en poste à Saint-Pierre et Miquelon, en Amérique du Nord où je venais de gagner le doublé coupe-championnat. Il m’a proposé le projet de l’ Africa et m’a donné un quart d’heure pour prendre une décision. 48 h plus tard je me retrouvai avec lui sur le terrain de Yopougon. Et nous avons fini 2è, à un point de Zoman.

LKS : Vous aviez été licencié après avoir assuré la montée à l’Africa. Quelles sont les véritables raisons ? Et comment avez-vous appris ce licenciement ?

Coach Mariotti : Je n’ai pas été licencié de l’Africa puisque je me trouvais en fin de contrat. Simplement, je n’ai pas été renouvelé comme l’ensemble de mon staff. Les raisons ne sont certainement pas à cause des résultats puisque nous venions de fêter le titre de Ligue 2 logiquement acquis avec un super groupe. Mais, certainement pour des raisons d’incompatibilité avec certains dirigeants. J’ai appris que l’on ne compterait plus sur moi le lendemain de mon arrivée en Corse par un coup de téléphone du Président.

LKS : Pourriez-vous nous parler de votre relation avec Roger Boli ?

P.M : Ma relation avec Roger Boli est très bonne professionnellement. C’est de plus devenu un ami. Nous avons beaucoup d’amis en commun dans le football et nous sommes d’abord tous deux des passionnés.

LKS : On sait aussi que c’est Roger Boli qui vous envoie à Issia Wazy. Quel projet vous a-t-il vendu ? Et pourquoi les choses n’ont pas bien marché selon vous ?

P.M : Oui effectivement, c’ est Roger Boli qui me fait venir à Issia. Il m’a vendu le projet qu’on lui a vendu, notamment par le futur repreneur du Club que j’ ai rencontré, Monsieur Stéphane Kipré. C’est la seule fois que je l’ai vu d’ ailleurs. Il nous a demandé de nous investir pour sauver l’équipe qui avait 0 point en 4 matchs et qu’ à la trêve les choses seraient plus ambitieuses. On a eu tout de suite une animosité de la part de certains dirigeants, mais malgré cela avec un effectif pas du tout équilibré nous avons pris 6 points en 5 matchs. Ces mêmes dirigeants ont profité que je sois sanctionné par la Commission de Discipline pour m’ écarter de l’ équipe. L’équipe a ensuite fait 4 autres matchs et n’ a pris qu’ un point. Je suis à ce jour toujours sous contrat avec Issia, malgré la fin de ma sanction. Il n y a même pas eu l’élégance de régler cela tranquillement. Cela va certainement faire l’objet d’un recours à une procédure. Dans la foulée de mon limogeage, Roger (Boli) est également parti.

LKS : Dites coach, comment on gère un licenciement quelques mois après avoir pris fonction ? Et comment l’avez-vous vécu ?

P.M : J’ai eu beaucoup de propositions après l’ Africa surtout en Afrique mais ça n’a pas abouti soit pour désaccord financier, soit pour des problèmes administratifs.

LKS : Depuis votre départ d’Issia Wazy, avez-vous eu des propositions en Côte d’Ivoire et ailleurs ?

P.M : Après Issia Wazy, j’ai eu des propositions. Mais, aujourd’hui je suis bloqué. Comme je le disais précédemment, Ils (les dirigeants d’Issia) m’ empêchent de travailler, sans régler mes salaires en plus.

LKS : Votre regard sur le football ivoirien : Structuration, niveau de jeu…

P.M : Mon regard sur le football ivoirien est celui d’ un passionné et à ce titre je ne peux que me régaler en Côte d’Ivoire où la passion transpire. C’est le champion d’ Afrique mais, ses compétitions peuvent être encore meilleures. J’ ai obtenu d’ ailleurs la licence A Fédérale et je me suis régalé durant ce stage avec les intervenants proposés et avec mes collègues éducateurs.

LKS : Quel est votre modèle d’entraîneur ?

P.M : Mon modèle d’ entraîneur, ce sont des coachs qui ont officié en Corse, notamment Pierre Cahuzac qui a amené Bastia en finale d’ une Coupe d’Europe, et mon mentor monsieur Accorsi qui m’a donné l’ envie d’entraîner à l’ étranger. Il a été notamment le sélectionneur de la Centrafrique.

LKS : Quel est votre système de jeu ?

P.M : Pas de système préféré. Je m’adapte en fonction de la qualité des joueurs à disposition.

LKS : Votre mot de fin

P.M : Je souhaiterais continuer à vivre des aventures en Côte d’ Ivoire bien sûr. Je voudrais aussi profiter de l’occasion pour remercier les supporters de l’Africa pour leur enthousiasme et ferveur. Ils nous ont bien aidé l’an dernier. J’ aimerais vraiment de tout coeur que ce club retrouve sa place parmi les ténors du football Africain.

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